Je n’en reviens toujours pas. Mes doigts tremblent encore. Généralement, je suis discrète quand je reçois un cadeau. Mais je ne pouvais pas garder le silence face à ce geste qui est en train de changer ma vie et mes ambitions.
Ce jour restera gravé dans ma mémoire. Le coup de fil de ce 30 mars 2019 est inopiné. Pour être sincère, ça a toutes les allures d’un leurre. Mais la personne au bout de la ligne persiste et signe, «Samuel Eto’o Fils veut vous rencontrer madame. C’est bien vous Valgadine Tonga, la Ceo de La Voix du Koat ? Eh bien il veut vous rencontrer.» Je n’y crois pas vraiment, mais je ne panique guère. «D’accord Monsieur. Mes bureaux sont à Bonapriso. Dès que vous êtes dans les environs, contactez-moi, puisque vous avez déjà mes coordonnées. Je ne puis vous joindre parce que votre numéro est masqué», lui dis-je, avant de continuer à pianoter mon clavier.
«Allô ! Oui madame, nous sommes devant la pharmacie Sainte Anne. Il serait mieux que vous passez nous récupérer», m’indique mon interlocuteur qui se présente comme un collaborateur proche à Samuel Eto’o. Je prends une voiture et je me mets en route. Au lieu du rendez-vous, une caisse noire brille de mille feux. Les benskineurs se sont mis à carreau. C’est clair que ce genre de véhicule n’appartient pas à un quidam. Je descends du véhicule jaune défraichi qui me transporte. Voilà une dame qui vient vers moi, me fait une bise et me demande de la suivre dans la caisse noire. Tout s’est joué ici.
«Bonjour madame. Je suis Samuel Eto’o. J’ai lu le billet que vous m’aviez envoyé à l’occasion de mon anniversaire. Il m’a plu. J’ai vraiment été touché et je me suis beaucoup marré. J’ai alors fait quelques recherches sur vous. J’ai vu que vous avez bossé au Messager, à la Rts et vous êtes une Directrice aujourd’hui. Waouuh !» Vous n’y croyez pas n’est-ce pas ? Moi aussi je n’y croyais pas, pourtant le goleador était juste en face de moi, en train de me couvrir de compliments. Je vous assure, des éloges, ça fait toujours du bien. Sur ce, je lui suggère d’arriver dans nos bureaux.
Mes collaborateurs étaient sur le terrain, hélas ! Même le caméraman attitré de La Plume de l’Aigle était sorti. Il ne restait plus que Didier Ndengue et moi. A trois, nous avions échangé pendant une poignée de minutes. Puis, «je m’en vais. Du courage à La Voix Du Koat. Vous abattez un beau travail pour le Cameroun et vous êtes jeune. C’est pour cette raison que je vous offre ce chèque de 115.000 euro. Faites briller le Cameroun, notre beau Koat.»
A travers ces lignes, toute l’équipe de La Voix Du Koat vous témoigne ses remerciements monsieur Samuel Eto’o Fils.
Valgadine TONGA