Njomi Tchakounte Boris a rendu l’âme en cours de route pour l’hôpital. Le drame s’est produit ce mardi 14 janvier 2020.
Sa famille ne le verra plus jamais. Sorti ce mardi matin pour remplir son devoir d’enseignant, le professeur de mathématiques Njomi Tchakounte Boris a été arraché à la vie, à cause de son élève du lycée classique de Nkolbisson. La scène macabre s’est déroulée très vite dans la classe de 4e espagnol 2. Selon Jack Bessale, un collègue témoin, le défunt «enseignait paisiblement jusqu’au moment où son attention sera portée sur un élève manifestement distrait. S’étant rapproché de l’élève, le prof constate que celui-ci est plutôt concentré à pianoter sur le clavier de son téléphone.»
L’élève va refuser de rendre son téléphone, comme l’indique notre source : «Courroucé, l’enseignant intimera l’ordre à l’élève (15 ans) de lui donner ledit téléphone, qu’il devra faire confisquer par les services administratifs compétents, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’établissement en matière de possession et usage des téléphones portables au sein des établissements scolaires. L’élève refusera d’obtempérer, malgré les multiples ordres intimés par l’enseignant.» Toutes les tentatives de l’enseignant seront vaines. «S’en suivra donc une épreuve de bras de fer au cours de laquelle dans des péripéties encore non élucidées jusqu’ici, l’élève se servira d’un objet identifié comme un compas pour commettre enfin l’irréparable.» Le sang s’est mis à giclé, créant la panique dans la salle. Transporté au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (Chu), Njomi Tchakounte Boris rend l’âme en court de route. Des responsables du Ministère de l’enseignement secondaire sont descendus sur les lieux.
Cet autre drame remet au goût du jour, la question de l’éducation parentale. Qu’est-ce qu’un élève fait avec un téléphone en salle de classe, de surcroît la 4ème ? Comment comprendre qu’un enfant de 15 ans tienne tête à son enseignant, censé représenté l’autorité ? Autant de préoccupations qui ne rendront pas le souffle de vie à NjomiTchakounte Boris, hélas !
Valgadine TONGA