Etudier en Belgique, oui. Mais à quel prix ? Certains Camerounais sont prêts à tout, pour rejoindre la Belgique, quitte à être en situation irrégulière. C’est du moins l’affirmation du Consul de Belgique. Qui déplore le choix du risque de l’immigration clandestine. Pourtant, des facilités, il y en a, et celles-ci étaient au menu de son échange avec la presse, le 15 mars 2019, à Douala. Le Consul belge a saisi l’occasion du lancement du Campus Belgique en avril à Yaoundé, pour sensibiliser les amoureux de la destination Belgique, sur les possibilités d’un séjour régulier pour les étudiants.

«La campagne de sensibilisation concerne toutes les personnes qui peuvent demander un visa via l’ambassade de Belgique pour les courts séjours pour les Camerounais et les personnes résidant au Cameroun. Pour les longs séjours il y a aussi les personnes résidant au Tchad, en Rca, au Gabon et en Guinée équatoriale», explique le Consul belge au Cameroun, Vincent Bodson. Et d’ajouter : «Nous sommes extrêmement bien suivis et nous avons un soutien des autorités locales à travers le Minrex et l’ambassade du Cameroun à Bruxelles qui suit avec attention toute cette campagne. On a pas mal de demandeurs de visas.»
Etre en situation irrégulière, c’est une existence bien compliquée. «Une personne sans permis de séjour peut être exploitée, et vit dans crainte permanente d’être arrêtée par la police. Lorsqu’elle est arrêtée, elle reçoit un ordre de quitter le territoire. Si elle ne le fait pas, elle peut être détenue.» Aussi, la personne est fichée au niveau de l’Office des étrangers. Il lui sera alors interdit d’entrer sur le sol de l’Union européenne pendant des années. Environ 200 Camerounais en situation irrégulière ont été arrêtés par la police belge en 2018, ainsi que l’affirme dans la vidéo ci-dessous, Marlies Elebaut de la direction générale de l’Office des étrangers.
Le diplomate soutient que son pays a «toute une volonté de simplification de procédures pour les demandeurs de visas. Ils suivent de plus en plus ces procédures pour pouvoir déposer le meilleur dossier possible.» On apprend d’ailleurs que le pays a délivré 4427 visas aux Camerounais en 2018 sur environ 7000 demandes introduites. 60% des demandes de visas estudiantins viennent de la région du Littoral. «La jeunesse est l’avenir et la Belgique est très fière de pouvoir aider des étudiants compétents et capables à acquérir plus de connaissances et contribuer ainsi au développement de leur pays», conclue Vincent Bodson.
Valgadine TONGA