Elle vient renforcer la fourniture en eau potable dans la ville balnéaire du Cameroun. Les consommateurs n’attendent plus que son inauguration.
Les travaux ont démarré en septembre 2014. Située à environ 10km de la ville, la station de traitement d’eau potable de Kribi est fin prête. Cette station qui puise ses eaux dans la rivière de la Lobe, du village Doumale est le fruit de la coopération Cameroun-Chine. Maître d’ouvrage, la Cameroon Water utilities corporation (Camwater) peut se targuer d’avoir livré cette station réalisée par l’entreprise chinoise CGCOC. Le modèle a été entièrement calqué sur les stations de traitement d’eau de Shanghai. Une descente sur le site, mercredi 14 novembre 2018, a permis de faire le constat.
Premier arrêt, la station de pompage de prise d’eau. Les techniciens préfèrent le mot exhaure. C’est ici que les moteurs captent l’eau dans la rivière de la Lobe et l’envoie -via des conduits sous terrain- à l’usine de traitement située à un vol d’oiseau. «L’eau passe ensuite par les chicanes qui la mélangent avec des produits chimiques. Elle arrive ensuite dans les décanteurs où elle est dépouillée des particules solides qui ne sont pas importantes. L’eau poursuit son cours au niveau des filtres. Elle est envoyée ensuite dans les réservoirs pour être propulsée par les pompes de refoulement pour les châteaux. Des châteaux, l’eau est distribuée au consommateur. C’est un processus qui tourne 24h/24», décrie Jacques Nguema Ella, responsable de la station de traitement de Kribi. Lire aussi :Service publique de l’eau : la nouvelle Camwater voit le jour
Chef d’agence commerciale, Cyrille Fouda soutient : «La station de traitement de Kribi répond aux normes de toutes les autres stations. Pendant la construction de l’usine, il y avait une mission de contrôle. Elle s’est assurée que toutes les normes étaient respectées, sur le plan même du bâtiment, de la disposition des ouvrages, du matériel utilisé.» Autre constat, les conditions de production sont hautement mécanisées. «On aura besoin de moins de gens et la performance sera de mise. C’est ce qui est fait dans les stations que nous avons visitées en Chine. C’est exactement le même modèle qu’ils ont reproduit ici».
L’ancienne usine est plus manuelle et donc moins efficace. Mais elle devra continuer à desservir la population, le temps de l’inauguration de la nouvelle usine. Elle renforcera à coup sûr les capacités de la première usine, surtout que pour des prévisions, Camwater a surévalué la demande, au vu de l’accroissement de la ville. «La capacité de production est de 7000m3 par jour, contrairement à l’ancienne station qui a une capacité de 1500m3. On va passer à une amélioration de près de 6000m3 en plus, parce que la demande peut aller à 3000m3 par jour au niveau de la ville», explique Cyrille Fouda. Préfet du département de l’Océan, l’administrateur civil principal Antoine Bisaga ne cache point sa satisfaction. «Les populations souffrent énormément des problèmes d’approvisionnement en eau. Cette station vient apporter un grand soulagement. Nous sommes très heureux. C’est un bonheur pour l’année 2019 et pour les populations de Kribi.»
A préciser que la construction de ladite station s’inscrit dans le cadre du projet alimentation en eau potable de neuf villes du Cameroun. La première partie concerne quatre villes : Kribi, Sangmelima, Bafoussam et Bamenda. Le projet est financé par Exim Bank de Chine.
Valgadine TONGA