Le match d’ouverture de la nouvelle saison Eding sport-Yong Sport Academy n’a pas eu lieu le 26 janvier dernier comme annoncé par la Ligue de football professionnel du Cameroun. A l’origine, un conflit ouvert qui oppose le président de la Lfpc au Syndicat des clubs d’élite du Cameroun (Sycec).
La honte ! Le déshonneur ! L’humiliation ! Ce triptyque portant le même champ lexical, peint parfaitement le spectacle vécu hier au stade militaire de Yaoundé. Des maigres applaudissements qui résonnent creux dans des tribunes dégarnies, pour ne pas dire vides. Un stade pourtant paré de ses plus beaux atours pour une fête (du football) qui n’aura plus finalement lieu. Pierre Semengue qu’entourent Benjamin Bayeck, le secrétaire général par intérim de la Lfpc et trois « invités spéciaux » du général, ont l’air abattu. Sur les visages froncés, se dessine un mélange de colère, de stupéfaction, de déception, d’accablement et de dépit. Normal ! Ils étaient venus vivre la rencontre inaugurale Eding Sport de la lékié-Young sport academy de Bamenda. Ils attendaient et espéraient un spectacle à la dimension de la renommée des deux équipes. Mais en lieu et place, ils n’ont eu le temps que de serrer la main des officiels, seuls à répondre présents. Les deux acteurs ayant choisi de ne pas honorer au rendez-vous. De l’inédit dans l’histoire de la Lfpc, sept ans après sa mise sur pied. Lire aussi :Championnats professionnels : Pierre Semengue et l’éternel casse-tête des reports
Victoire du Sycec, défaite du général
On a connu par le passé, des reports de dates, des glissements de calendrier, des ajournements ou même des menaces de boycott vite désamorcées. Mais pour cette saison 2019, la situation a atteint le pic. Même les spectateurs qu’on attendait nombreux pour un tel événement, ont senti le roussi à distance et n’ont pas cru sage de se pointer. Résultat des courses : c’est une ambiance de deuil qui a régné au stade militaire samedi. On se croirait à une cérémonie funeste où il ne manquait plus que les larmes pour parfaire le tableau. Une victoire pour le Syndicat des clubs d’élites du Cameroun qui vient ainsi de marquer un point dans l’interminable bras de fer qui l’oppose à Pierre Semengue. Longtemps annoncé qu’ils ne prendraient pas part au championnat en raison du refus du président de la Lfpc de tenir une assemblée générale ordinaire comme le prévoit l’article 3 des statuts de la maison, les présidents de club ont finalement tenu parole et ont brillé par leur absence à la cérémonie du démarrage de la saison.
Entraînant avec eux, les deux clubs (Eding et Yosa) qui n’ont pas daigné se présenter au stade, en dépit de la réunion de crise convoquée très tard la veille par Narcisse Mouelle Kombi, le nouveau ministre des Sports et de l’Education physique. La médiation diplomatique de l’ancien patron du Minac et ses multiples tentatives de réconcilier les deux parties en dissidence, sont tombées à l’eau. Un coup dur pour Semengue mais aussi une mauvaise publicité pour l’instance dont il préside aux destinées sans sponsors, sans annonceurs et sans mécènes. En soldat rusé, il a pourtant perçu la menace de boycott du championnat par les clubs mais s’est quand même entêté, dans un élan de défiance, de maintenir la date du 26 janvier pour le lancement. Après l’acte manqué du match d’ouverture, As Fortuna et Ums de Loum qui devaient croiser le fer au stade annexe numéro 1 de Yaoundé ce dimanche, ont eux aussi répondus aux abonnés absents. Lire aussi :Compétitions africaines interclubs : la peau de chagrin des «ambassadeurs» camerounais
L’Ag de tous les soucis
Une situation embarrassante qui a poussé le président de la Lfpc à envoyer un message fort à l’endroit des « grévistes ». « Vous avez-vous-mêmes constaté que tout a été calé au niveau de la Ligue pour que le championnat démarre sans heurts. Le stade, les officiels, le calendrier et tous les autres paramètres liés à ce début de saison. J’espère seulement que lors de la prochaine journée, on n’assistera pas à un nouveau forfait. Auquel cas, des mesures prévues par les textes, à l’instar de la disqualification des clubs, seront prises », avise le soldat formé au Saint Cyr. Lui qui continue de clamer que le Sycec est illégal et que l’assemblée générale ordinaire tant querellée, est convoquée par le Conseil d’administration avec un certain nombre de préalables. Donnant rendez-vous au camp d’en face, au mois d’avril pour convoquer une Ag. A suivre…
Daniel NDING