Equipementier du Cameroun depuis 1998, la firme allemande ne va plus collaborer avec les champions d’Afrique en titre. Le contrat entre les deux parties étant arrivé à son terme fin 2018, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football, Seidou Mbombo Njoya confirme qu’ils ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur une prolongation.

Les Lions indomptables ? Non merci ! Puma n’est plus l‘équipementier des sélections nationales du Cameroun. La marque au félin bondissant ne figurera plus sur les maillots de nos équipes. L’idylle entre l’entreprise fondée en 1948 par Rudolf Dassler (et basée à Herzogenaurach en Bavière) et la Fécafoot vient de se terminer en eau de boudin puisque les deux parties n’ont plus renouveler le contrat. C’est d’ailleurs l’instance faîtière du football camerounais qui officialise cette douloureuse rupture qui commence à faire les gorges chaudes dans les rangs des observateurs et des acteurs du sport roi au pays de Samuel Eto’o. A travers un communiqué plus ou moins explicite, Tsinga porte à l’attention du public qu’entre Puma et les quintuples champions d’Afrique, c’est désormais de l’histoire ancienne.
« La Fédération camerounaise de football annonce que son contrat avec l’équipementier Puma, signé le 1er décembre 2010, est arrivé à échéance le 31 décembre 2018. Dès l’élection du Comité exécutif le 12 décembre 2018, le nouveau président de l’instance faîtière Seidou Mbombo Njoya a entrepris des négociations pour doter la Fécafoot d’un équipementier. A cet effet, il s’est rendu au siège de Puma en France le 13 février 2019, où il a eu des entretiens avec les principaux responsables de la firme allemande. A ce jour, la Fécafoot et Puma ne sont pas parvenus à un accord pour la poursuite de leur partenariat de plus de 20 ans. La Fécafoot reste ouverte aux discussions avec l’équipementier Puma et est en négociation avec d’autres partenaires intéressés. La Fécafoot demeure attentive aux solutions qui servent au mieux les intérêts de l’institution, des équipes nationales et du football camerounais », peut-on lire sur le site http://fecafoot-officiel.com.
Cameroun-Comores avec quel équipementier ?
Pour une mauvaise nouvelle, ce bail résilié en est une. D’abord parce que la prochaine échéance pour la sélection nationale fanion pointe déjà à l’horizon, ouvrant le boulevard à une pluie d’interrogations. Avec quel habilleur les poulains de Clarence Seedorf vont-ils évoluer le 22 mars prochain au stade omnisport Ahmadou Ahidjo face aux Comores à l’occasion du match comptant pour la dernière journée des éliminatoires, de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 ? Le nouvel exécutif que dirige Mbombo Njoya a-t-il déjà un Plan B pour parer à cette situation pour le moins embarrassante ? André Onana et ses camarades vont-ils tout au moins terminer cette campagne qualificative avec Puma avant de songer à un nouvel équipementier pour le rendez-vous de juin prochain en Egypte ? Comment comprendre qu’une firme de la taille de Puma avec laquelle les sélections nationales du Cameroun évoluent depuis 1998 n’a pas pu trouver un gentlemen agreement avec les responsables fédéraux ? Autant de questions sans réponses pour le moment.

Entre ceux qui accusent la Fécafoot d’avoir cumulé des scandales (pots de vins et d’importantes commissions) dans la gestion de ce dossier et ceux qui estiment que les derniers résultats du onze national n’étaient pas de nature à inciter et susciter un nouvel engagement, on s’y perd. Pourtant, la firme allemande a sponsorisé ou continue de sponsoriser plusieurs équipes en Afrique, dont l’Algérie, l’Angola, le Gabon, la Côte d’ Ivoire, l’Égypte, le Ghana, le Maroc, le Mozambique, la Namibie, le Sénégal, le Togo et la Tunisie. Certaines sources proches du milieu estiment que le choix de la reconduction de ce contrat n’était pas une bonne option. La contrepartie effective pour le Cameroun n’ayant pas toujours été perçue jusqu’ici par certains acteurs locaux du football et l’entreprise n’intervenant qu’à la veille de grosses compétitions. D’un autre côté, la gestion des fonds issus de ces contrats ne fait pas toujours l’objet de transparence.
La piste Adidas en ligne de mire ?
Ce qu’on sait, c’est que le bail a duré huit années et a couté près de 10 milliards de Fcfa. Puma qui vient de renouveler son contrat avec la Côte d’ivoire, ne serait plus prête à verser les 1,2 milliards Fcfa annuels. Et l’exécutif actuel ne serait pas particulièrement emballé. Déjà que du temps du Comité de normalisation conduit par Dieudonné Happi, les conditions de l’équipementier ne satisfaisaient plus grand nombre. La concurrence est donc ouverte. Et d’après nos sources, Tsinga est en négociation avec plusieurs équipementiers. Adidas serait en tête de file pour succéder à Puma. Depuis 2006 au moins, ce pionnier, leader pendant de longues années dans les articles destinés aux sportifs et principal concurrent de Nike, l’actuel leader mondial du secteur, a toujours vu le dossier Cameroun lui filer entre les mains. « Adidas proposerait un demi-milliard de plus que Puma avec d’autres avantages allant au-delà de la distribution des ballons à des centres de formation », apprend-t-on.
Signé pour la dernière fois en 2010, les clauses de ce contrat désormais résilié, à en croire Iya Mohammed, président de la Fécafoot à l’époque, était « un contrat dont les clauses financières sont substantiellement revues à la hausse avec la garantie du bénéfice des meilleurs standards mondiaux d’équipements pour toutes les catégories de nos sélections nationales de football ». Affaire à suivre !
Daniel NDING