Las d’attendre l’épilogue de la crise qui secoue la coentreprise Nexttel, le chef de l’Etat camerounais dira son mot en novembre prochain.
Déjà cinq ans que le réseau est brouillé entre les deux principaux partenaires de l’entreprise de télécommunication Viettel Cameroun, de son nom commercial Nexttel. Des tractations ont été entreprises pour rappeler l’actionnaire minoritaire camerounais Bestcam (30%) à de meilleurs sentiments. Baba Danpullo a procédé à la modification arbitraire de la charte des actionnaires pour supprimer le pouvoir décisionnel du directeur général vietnamien. En clair, l’homme d’affaires camerounais contrôle unilatéralement la situation financière de Nexttel, la direction, la signature des associés. Bestcam de Danpullo a également pris sur lui d’interdire aux Vietnamiens d’aller en compagnie pour travailler. Viettel Global est pourtant l’investisseur principal, avec 70% des actions.
Malgré les pourparlers organisés par le premier ministre Joseph Dion Ngute pour résoudre ce problème qui brandit le spectre d’une crise diplomatique avec le Vietnam, Bestcam a toujours répondu aux abonnés absents. Le président de la République a donc décidé de frapper du poing sur la table. C’est du moins l’assurance soutenue par des personnes proches du dossier. Paul Biya devra remettre les pendules à l’heure et rétablir les actionnaires majoritaires dans leurs pleins droits.
Avant la sortie du Chef de l’Etat camerounais, le vice-Premier ministre vietnamien Vuong Dinh Hue effectuera une visite officielle au Cameroun du 1er au 3 novembre 2019. Au menu de ce voyage diplomatique, deux questions : la coopération bilatérale et les décisions liées au règlement des différends dans l’entreprise commune Nexttel. Chez les Vietnamiens, on soutient que la solution la plus adéquate pour une sortie de crise consiste «à laisser d’autres entreprises locales acquérir des actions entières de Bestcam en vertu du droit camerounais. Cette solution doit être envisage, décidée afin d’obtenir rapidement une approbation dans les 3 prochains mois. Selon l’estimation du Minpostel et de l’ART, la coentreprise Nexttel s’effondrerait dans un délai de six mois si la situation persiste. Reconnu comme le premier fournisseur de services de télécommunications au Cameroun avec une part de marché dominante, l’effondrement des coentreprises Nexttel aura de nombreuses conséquences imprévisibles tant sur le plan financier que sur celui de l’investissement, des activités sociales ou de la diplomatie. Si ça dégénère, un procès devant la Cour internationale d’arbitrage de Singapour sera inévitable.» Chaud devant !
V.T.