Les œuvres de William Bakaimo et Famakan Magassa, deux artistes peintres attirent la curiosité depuis le 29 septembre dernier à la Galerie Bolo art et culture à Douala.
Ce serait une hérésie de nier aujourd’hui, l’impact de la situation sanitaire mondiale causée par le covid sur le quotidien et les habitudes des humains. Pour les artistes dont toute situation est une source d’inspiration, le Covid a forcément changé les usages et transformé les habitudes. Or l’opérationnalité de ce changement, observe William Bakaimo, constitue une sorte de métamorphose. Métamorphose qui, pense Edith Mbella, se traduit par cette envie perpétuelle de renaitre et d’aller de l’avant. « La raison est que, nous sommes dans une période complexe, où nous sommes obligés de nous récréer. C’est une nouvelle ère pour moi. Le Covid a transformé nos vies et nous sommes obligés de vivre autrement. C’est dans cette transformation que réside la métamorphose, en espérant peut être un futur meilleur», tranche la responsable de la galerie Bolo Art et culture, Edith Mbella.
La question de la mue touche la société toute entière. Par la mue, phénomène cher aux reptiles, les artistes expriment de manière métaphorique, comment les êtres humains peuvent se renouveler, car dans l’observation, c’est un phénomène propre aux animaux, et spécifiquement, aux reptiles. «Personnellement, je me dis que, si les animaux connaissent le phénomène de la mue, les humains qui sont dotés de connaissances doivent s’en inspirer pour grandir humainement et spirituellement. J’invite les humains à opérer des transformations afin de pouvoir réfléchir sur soi-même et d’accéder à d’autres dimensions», soutient William Bakaimo.
Une philosophie au-delà des frontières
Qu’il soit Camerounais comme William Bakaimo, ou Malien comme Famakan Magasa les frontières entre ces deux poètes des images deviennent inexistantes, sinon imaginaires, féeriques voire magiques. Eux dont la nuit constitue le moment idéal, une véritable source d’inspiration. Le thème de l’exposition apparaît donc plus qu’une évocation : Métamorphose nocturne. Pour ces deux artistes dont la nuit représente le moment idéal d’osmose, l’imaginaire est assez chargé et onirique. Ici, la poésie est très présente, et des êtres irréels et fantasques apparaissent, nourrissant au passage l’esprit et permettant d’enrichir les visions. « Je trouve qu’il y a une connexion avec le côté animiste où s’effectue une autre métamorphose, car on considère que les morts ne sont pas morts», dixit Edith Mbella.
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Pour ces deux artistes issus de la même écurie, notamment la galerie Cinq Monde, l’univers nocturne est un lieu de magnificence, de communion et de communication. Leur univers pictural reflète certes leur imaginaire, mais est unique, tant le visiteur se perd à la vue des toiles qui s’offrent à lui.
Métamorphose nocturne est une invite à la société toute entière, à un changement radical. Car l’humain, à des moments de sa vie, doit pouvoir transcender des situations. «C’est pendant la nuit qu’on peut contempler les étoiles, c’est dans la nuit que la lune apparaît et qu’on peut admirer sa plénitude et sa beauté. Je prends donc plaisir à sortir pendant la nuit pour observer cette autre vie qui s’y déroule», conclut William Bakaimo.
L’exposition Métamorphose nocturne a débuté depuis le 29 septembre dernier par un vernissage à la galerie Bolo et sera ouverte au public jusqu’au 5 novembre prochain.
Malcolm Radykhal Epanda