L’activiste de la crise sociopolitique actuelle qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest écope d’une peine de 15 ans d’emprisonnement ferme dans l’affaire l’opposant à l’État du Cameroun. C’est la sentence qui a été prononcée cette nuit (vendredi, 25 mai 2018, Ndlr) au tribunal militaire de Yaoundé par la présidente de cette instance, Colonel Abega Abega Mbella, épouse Eko Eko. Les six autres co-accusés sont, dans la même veine, condamnés à des peines d’emprisonnement variant entre 10 et 13ans.
C’est dans une atmosphère surchauffée que Mancho Bibixy et Cie ont finalement connu, vers 20h passées, le verdict de l’affaire les opposant à l’État du Cameroun. Très agressifs en salle d’audience quelques heures avant l’entrée de la présidente du tribunal militaire, l’animateur radio, parallèlement activiste de la contestation anglophone, et six autres co-accusés connaissent désormais le sort qui leur est infligé 16 mois après leur arrestation dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest Cameroun. C’était au moment de l’enclenchement de la crise qui ébranle ces aires culturelles. Mancho Bibixy (très soutenu par le groupuscule appelé ambazonie) écope de 15 ans de prison ferme. Est appelé, dans le même registre, à subir la même peine Tsi Conrad. Vont devoir purger une peine de 13 ans de prison, Tha Emile Agwei et Tamngwa Malvin T. et Aselecha Martin. Parmi les deux activistes restants, figurent Awah Thomas à qui la présidente du tribunal a infligé 11 ans de prison ferme et Guingah Valentine, qui croupira dans les geôles de la prison centrale de Yaoundé pendant 10 ans. A moins que le chef suprême des forces armées ne leur offre l’opportunité de bénéficier d’une grâce présidentielle.
Ces 7 activistes sont condamnés, en outre, à payer des dommages à la cour et à la partie civile. En effet, ils devront verser 64 millions de Fcfa à la première instance alors qu’à la partie civile, ils sont contraints de débourser 204 millions de Fcfa. Notons que Agbor Bala et Fontem Neba ne sont pas concernés par la souscription à cette contrainte pécuniaire vu le déroulé du réquisitoire du juge d’instruction. Agbor Bala et Fontem Neba avaient, en réalité, bénéficié d’une décision présidentielle grâce à laquelle ils avaient été libérés il y a un an. Ayah Paul Abine faisait aussi partie des bénéficiaires de cette mesure présidentielle. Malgré tout, les avocats de la défense ont promis interjeter appel. En substance, Mancho Bibixy et Cie sont non- coupables de rébellion, guerre civile et de détention d’armes. En revanche, ils sont tous coupables d’actes de terrorisme, clame Colonel Abega Mbezoa, épouse Eko Eko. Avant la venue de la présidente du tribunal militaire, il y a eu un léger incident. Le chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis au Cameroun a donné sa carte de visite à Mancho Bibixy, mais cette pièce a été extraite des mains de l’activiste par un gardien des lieux au point où une tension est survenue. Le commissaire général est, illico presto, intervenu pour mettre fin à ce litige.
Serge Aimé BIKOI
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