La Place d’Armes du Centre de Formation Technique des Armées (CFTA) à Ekounou a servi de cadre ce jeudi 25 septembre 2025 à la cérémonie d’inauguration de l’Atelier Central de Confection des Armées par le ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo. Un projet stratégique qui marque une étape décisive dans la modernisation et l’industrialisation des forces de défense camerounaises.
Construit par l’entreprise Visa Longchamp sur une superficie de plus de 1 000 m², l’atelier est doté d’équipements de dernière génération et conçu pour faciliter la logistique, notamment avec un espace permettant aux véhicules de livraison de circuler aisément. Selon le directeur de Visa Longchamp, la société n’en est pas à son premier chantier au service du ministère de la Défense. Elle a déjà réalisé plusieurs infrastructures majeures, dont l’État-major de l’armée de terre, de la marine, ainsi que les bâtiments de la Primature et ceux de l’Université de Garoua.
Dans son allocution, le ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assom a salué le professionnalisme de Visa Longchamp et souligné l’importance de cette nouvelle infrastructure : « Cet atelier vise à industrialiser notre armée et à réduire notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur. La cérémonie d’aujourd’hui marque le départ d’une nouvelle ère, un nouveau paradigme. L’armée cesse d’être uniquement consommatrice et devient productrice.»
Capacité de production stratégique
L’atelier central de confection est destiné à fabriquer un large éventail d’équipements notamment des uniformes militaires et le Mindef projette aussi la mise en place des ateliers qui pourront fabriquer des gilets pare-balles, chaussures et même l’assemblage de véhicules blindés. Sa capacité de production est estimée entre 700 et 1 000 tenues par jour. Outre les besoins des forces armées et de la gendarmerie, l’infrastructure pourra également produire des uniformes pour d’autres corps tels que la douane, ainsi que des blouses pour le personnel médical et paramédical des forces de défenses.
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L’ambition va au-delà des frontières nationales. Les autorités envisagent que d’autres pays puissent, à terme, passer des commandes auprès de l’atelier, renforçant ainsi le rayonnement du Cameroun dans le domaine de l’industrie militaire en Afrique centrale.
Selon le ministre, en attendant la mise en place d’une usine de textile militaire, la matière première continuera d’être importée. Toutefois, l’atelier est également pensé comme un centre de formation pratique. Les élèves des collèges spécialisés dans l’industrie de l’habillement y effectueront des stages, contribuant à développer des compétences locales dans le domaine. Le ministre a insisté sur la nécessité de préserver la sécurité des machines, dont le coût élevé exige une gestion rigoureuse. « Les responsables devront veiller à éviter tout détournement ou travail clandestin », a-t-il rappelé.
Avec cette inauguration, le Cameroun franchit un pas significatif vers l’autonomie industrielle de son armée, tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques et stratégiques pour le pays.
Yahaya IDRISSOU
