Alors que la rentrée scolaire, fixée au 8 septembre, s’annonce sous le signe des défis financiers et logistiques à Douala, une crèche de Makepe incarne une approche différente. ‘’Les Précieux de Bristelle’’ mise sur la sécurité affective et le développement individualisé des tout-petits, offrant un cadre serein, loin de l’agitation urbaine.
À deux semaines de la rentrée scolaire officielle du 8 septembre 2024, Douala, capitale économique du Cameroun, vibre au rythme effréné des préparatifs. Dans cette atmosphère de fièvre acheteuse et de casse-tête logistique, la crèche-halte-garderie « Les Précieux de Bristelle », située à Makepe offre une facette plus sereine.
Alors que les artères commerçantes de la métropole sont prises d’assaut par des parents à la recherche des meilleurs prix pour les fournitures et les tissus uniformes, et que les débats sur les frais de motivation (APEE) animent les discussions, « Les Précieux de Bristelle » finalise ses propres préparatifs dans un calme relatif. La structure, qui accueille les enfants de six mois à trois ans, se présente comme un « second foyer » pour les tout-petits, bien loin de l’agitation extérieure.
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Tandis que le gouvernement tente de cadrer les prix et que les écoles communiquent intensément sur les listes de fournitures, l’établissement de Makepe mise sur une philosophie éducative individualisée. « Les activités sont adaptées aux aptitudes de chaque enfant, dans un climat bienveillant favorisant l’estime de soi, le développement des aptitudes manuelles et la communication », explique la direction. Une approche qui contraste avec la standardisation souvent subie dans le circuit traditionnel, et qui place le bien-être de l’enfant au cœur de son projet.
Préoccupations parentales
Si la sécurité des élèves est une préoccupation majeure à l’échelle nationale, surtout dans les régions en crise, « Les Précieux de Bristelle » en a fait une priorité opérationnelle quotidienne. Pour rassurer les parents, souvent anxieux à l’idée de confier leurs jeunes enfants, la structure combine « vigilance du personnel, vidéosurveillance, présence d’un agent de sécurité et dispositifs d’accueil facilitant l’adaptation progressive ». Un dispositif qui répond point par point aux attentes de sécurité et de confort émotionnel, une demande croissante dans une ville où le stress logistique, symbolisé par les « embouteillages monstres aux abords des écoles », est omniprésent.
Ambition et vocation
Derrière cette initiative se cache une histoire personnelle forte. Le projet est né de la passion de sa fondatrice, qui nourrissait une ambition de carrière en médecine pédiatrique. Si ce chemin ne s’est pas réalisé, il trouve aujourd’hui son aboutissement dans cette crèche. « Les Précieux de Bristelle en est la continuité naturelle : un espace d’accueil conçu pour exprimer une véritable vocation au service des enfants », confie-t-on. Une vision à long terme qui tranche avec les défis immédiats de la rentrée, et qui s’inscrit dans une ambition de croissance : devenir « une référence locale et régionale dans le domaine de la petite enfance ».
Alors que la rentrée 2024-2025 s’annonce, comme chaque année, sous le signe de la tension financière pour les parents et de défis logistiques pour la ville, des structures comme « Les Précieux de Bristelle » rappellent que l’éducation, dès le plus jeune âge, repose avant tout sur une vocation et un engagement sans faille pour le développement de l’enfant. Comme le résume si bien l’équipe éducative, citant le poète Wordsworth : « L’enfant est le père de l’homme », soulignant ainsi l’importance cruciale d’un encadrement précoce et rigoureux pour bâtir l’avenir.
Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA