Le ministre Louis Paul Motaze a procédé ce mardi 29 Juillet 2025 à Yaoundé au Cameroun, à la cérémonie de lancement de l’initiative Finance Biodiversité en abrégé (Biofin). Cette initiative rentre dans le cadre d’un projet financé par le Fond pour l’Environnement Mondial.
Initié par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), le projet Finance Biodiversité (Biofin) a été lancé mardi 29 juillet courant à Yaoundé, par le ministre des Finances Louis Paul Motaze. Cette initiative est en parfaite cohérence d’une part avec le Cadre Mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, et d’autre part avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) qui constituent l’architecture de référence du Pnud afin de fournir des conseils cohérents en matière de politiques mondiales et des services de soutien déterminant.
Le Cameroun est reconnu parmi les pays dotés d’une biodiversité exceptionnelle. Il abrite plus de 92% des catégories d’écosystèmes d’Afrique en termes de variété, de quantité, d’écosystèmes et de ressources génétiques. Il est considéré comme un capital naturel, pilier fondamental de la sécurité alimentaire, et de sa résilience climatique en faveur du développement durable.
Au regard des scénarii des modèles et des options de développement économique, au moins 20 % de la biodiversité et des services écosystémiques devraient être perdus d’ici 2050 du fait des menaces combinées de facteurs dont, la déforestation, la fragmentation des habitats naturels, les diverses formes de pollution, les effets des changements climatiques qui aggravent l’exploitation non durable des ressources. D’où l’urgence de la conservation et la préservation de la biodiversité. « Pour stopper et inverser les tendances actuelles en matière de perte de biodiversité, les gouvernements et le secteur privé doivent mobiliser et harmoniser les financements en faveur de la biodiversité », a expliqué le représentant résident du Pnud Mathieu Ciowela, dans son discours de circonstance. C’est à ce titre que l’Ocde recueille des données sur les financements et les incitations économiques liés à la biodiversité et identifie des possibilités d’accroître, d’harmoniser et d’améliorer l’efficacité des financements en faveur de la biodiversité.
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Dans sa vision d’émergence à l’horizon 2035, le Cameroun envisage d’en faire un défi majeur, en intégrant la gestion durable de la biodiversité et son financement dans son modèle de croissance économique intégré, c’est à ce titre que le projet qui nous réunit ce jour se justifie pleinement « c’est toujours un honneur pour moi de prendre la parole devant vous chaque fois qu’il s’agit des problématiques phares qui sous-tendent l’action gouvernementale dans le financement de l’économie. L’ensemble des États de la planète et tous les autres acteurs publics ou privés au-delà des politiques, des ambitions et autres intentions et autres bonnes intentions affichées, se devaient de manière urgente et durable de trouver des ressources pour mener a bien ce vaste chantier », souligne Louis Paul Motaze.
Toute stratégie de financement en faveur de la nature doit donc viser à la fois la réduction, la réorientation ou l’écologisation des dépenses « négatives » liées à la biodiversité, afin de catalyser et d’accroître les investissements positifs et d’améliorer l’efficacité et l’efficience de l’utilisation des ressources.
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C’est en 2013 que le Pnud a mis en œuvre l’initiative Biofin. Biofin a développé une méthodologie évolutive pour évaluer les dépenses nationales en matière de biodiversité, les besoins financiers et faciliter la conception de plans nationaux de financement de la biodiversité, ainsi que des stratégies visant à réduire les besoins à un niveau permettant d’atteindre les objectifs nationaux en matière de biodiversité. La réussite de ce projet ne dépendra pas seulement de la qualité des rapports ou des ateliers, mais de la capacité collective à agir ensemble, à briser les silos, à capitaliser la biodiversité et ses services pour soutenir le développement durable.
Line TCHAKOUNTE