La liberté de la presse joue les prolongations au Cameroun. Après la célébration le 3 mai 2024 de la 31ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse, les professionnels de médias, venus de part et d’autre du pays ont pris part ce mardi 7 mai 2024 à Douala à la 6ème édition du Forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information organisé par l’Ong Un Monde Avenir. Le coordonnateur de cet Ong, Philippe Nanga présente les enjeux de cette 6émé édition.
Quelle est la plus-value de cette 6ème édition ?
Je ne sais pas s’il y a une plus-value à cette 6ème édition par rapport aux précédentes éditions. Ce que je sais, c’est que nous avons une fois de plus réussi à réunir les journalistes venant des quatre coins du pays pour identifier les difficultés qui entravent l’exercice de leur profession. C’était l’occasion de débattre de ces questions dans un environnement qui est de plus en plus délicat, rendu délicat désormais du fait de notre entrée en année électorale. Sachant que c’est une période essentiellement délicate parce que c’est une période où le public a besoin d’avoir la bonne information. C’est également une période au cours de laquelle, les hommes politiques ont besoin d’espaces d’expression pour s’exprimer et exprimer et surtout vendre leurs offres politiques. Le journaliste se trouve au cœur de cette période. Et malheureusement souvent, c’est en ce moment que les journalistes sont le plus en difficulté comme d’autres acteurs qui travaillent sur les questions de démocratie.
Fort de ce contexte préélectoral que vous présentez et de ces échéances électorales qui se profilent à l’horizon, peut-on dire que cette 6ème édition est particulière ?
Cette 6ème édition du Forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information a une particularité parce qu’il se déroule à cette période si difficile où les violences préélectorales sont de plus en plus visibles à travers de menaces et autres messages gouvernementaux. Ce que nous craignons, nous en tant que acteurs de la démocratie. Si la protection des médias n’est pas effective, il est fort possible qu’on connaisse encore des situations difficiles pour la presse et pour notre démocratie.
Le gouvernement est très souvent pointé du doigt dans ces entraves faites aux journalistes ?
Nous attirons l’attention du gouvernement sur le rôle fondamentale de la presse surtout en période électorale parce que le choix du citoyen va dépendre davantage de la capacité des journalistes à collecter les bonnes informations et les mettre à la disposition des citoyens afin qu’ils ne se prononcent pas en fonction de sa proximité tribale et autres, mais en fonction de la qualité de l’offre politique qui a été mise à sa disposition par la presse qui a su bien relayer la bonne information collectée auprès des acteurs. Tel est le message que nous voulons passer au gouvernement en cette période délicate comme je l’ai dit tantôt afin que la presse soit protégée.
Propos recueillis par Blanchard BIHEL