A l’initiative d’Afro Fashion Association, la bibliothèque de la Libre Académie des Beaux-Arts de Douala a accueilli le 27 janvier 2025, une conférence de presse annonçant le lancement officiel de la coopérative Les Petits Métiers.
Projet ambitieux, cofinancé par la Fondazione Aurora et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), dans le cadre du programme A.MI.CO. Grants 2024, la Coopérative Les Petits métiers s’inscrit dans l’initiative Draft the Future Towards a Diaspora Forum en Italie, soutenue par la Coopération Italienne au Développement. L’objectif de cette initiative est de contribuer à la transformation du secteur de la mode au Cameroun en offrant de nouvelles opportunités professionnelles pour les jeunes, tout en favorisant une croissance inclusive et durable.
Initiative prometteuse pour la jeunesse camerounaise, ce projet, lancé en mars 2024 par l’Afro Fashion Association, se distingue par son approche innovante et internationale. Conçu entre Milan en Italie, et Douala au Cameroun, il vise à former trente jeunes talents camerounais, principalement des femmes (90 %), dans des métiers d’avenir liés à l’industrie de la mode. Ces jeunes ont ainsi acquis des compétences techniques et entrepreneuriales dans des domaines tels que la couture, le modélisme, le dessin de mode, la broderie, le perlage et le management des affaires.
Réponse aux défis de l’économie camerounaise
Le Cameroun où 80 % de la population est jeune, connaît un taux de chômage élevé, particulièrement parmi les jeunes. Ce projet vise à inverser cette tendance en offrant une alternative viable à l’emploi salarié, à travers la création de nouvelles opportunités dans le secteur de la mode. Pour Michelle Francine Ngonmo, « ce projet ne se limite pas à une simple formation. C’est une plateforme pour transformer le talent et l’artisanat en un moteur de développement durable », rappelle la Fondatrice de l’Afro Fashion Association. Ces jeunes talents sont désormais capables de produire jusqu’à 200 shoppers par jour ainsi que des uniformes de travail qui répondent aux normes de qualité internationales.
La coopérative qui se veut un acteur clé du secteur, offre ainsi une réponse structurée à la demande croissante de produits de mode fabriqués localement et de manière professionnelle. La Fondatrice a ainsi présenté les différents modules du programme qui se divise en neuf phases que suivent les participants triés sur un casting rigoureux. Une formation en business conclut le programme, préparant les participants à l’entrepreneuriat ou à une carrière au sein de la coopérative Les Petits Métiers. Parmi les jeunes formés, Gwet Hulda Perle, étudiante en fashion design niveau 3, témoigne du processus de création d’un produit dans le cadre du programme : « La première phase consiste à créer le produit que l’on souhaite réaliser, c’est le travail du dessinateur et du styliste. Ensuite, il y a la digitalisation, qui permet de rendre visible et compréhensible le modèle créé. Après cela, la broderie ajoute une dimension esthétique, puis le modéliste réalise le montage du produit. Enfin, le couturier assemble les pièces avec soin et qualité », affirme-t-elle. Ce processus montre que la coopérative Les Petits Métiers ne se contente pas de former des couturiers, mais crée des professionnels complets capables de maîtriser chaque étape de la chaîne de production de la mode.
Ainsi, Au-delà de la formation, le projet Les Petits Métiers représente une contribution significative à l’économie locale. En valorisant le savoir-faire artisanal camerounais et en structurant une production de mode à la fois créative et professionnelle, la coopérative participe activement à la croissance d’une industrie de la mode durable au Cameroun. Le soutien de partenaires internationaux comme Fondazione Aurora, l’OIM, et la Coopération Italienne au Développement, démontre l’importance de la collaboration internationale pour atteindre ces objectifs.
Malcolm RADYKHAL EPANDA
