L’on connaissait les anciennes fonctions stratégiques, dont le but est de dessiner les contours et donner de la matière aux opérations de défense et de sécurité d’un Etat, ses composantes et ses intérêts. Il s’agit de la connaissance et l’anticipation, la prévention, la dissuasion, la protection, et enfin, l’intervention. Un ordonnancement chronologique susceptible de fluctuer en fonction du niveau de gradation de la posture à adopter en face d’une menace éventuelle ou réelle. Il en avait toujours été ainsi, et chacun pouvait s’accommoder de la situation, du moins tant que les lignes de démarcation du monde bipolaire étaient clairement définies.
Mais, il en va désormais autrement, depuis la chute du mur de Berlin dont la conséquence apparemment la plus inattendue, sera non pas la dislocation en quelques grandes entités possiblement faciles à agréger par la suite, mais l’émiettement des blocs idéologiques jadis homogènes. L’onde de choc souverainiste diffusée par ce bouleversement sans précédent, va convaincre les dominés d’hier à se constituer un nouveau système de relations plus souples et plus égalitaires, prenant de fait le contre-pied des anciens détenteurs de l’imperium sur la marche des affaires dans le monde.
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Et bien que certaines d’entre les puissances de premier plan aient fait montre de pragmatisme en cherchant à s’adapter à la nouvelle donne, d’autres par contre continuent de s’y opposer, mettant la totalité des moyens à leur disposition dans la reconquête des espaces perdus. Connaissance et anticipation, prévention, dissuasion, protection et intervention se révélant dorénavant partiellement ou totalement inefficaces, un nouvel élément viendra étoffer la dialectique de la puissance. C’est ainsi que l’Influence sera érigée en fonction stratégique.
Sans être une trouvaille, car de tout temps présente dans les manœuvres d’intimidation ou de séduction, l’influence aura gagné en agressivité, et surtout en publicité. Que l’on ne s’y méprenne pas ! Les reportages sous forme de réquisitoires enflammés, les interminables débats et décryptages infamants, les avis lénifiants des experts sur les régimes politiques, les difficultés économiques et les lacunes sécuritaires de nos pays, ne sont nullement destinés à informer nos populations, plutôt à les inciter à la révolte, ce dont sauront tirer profit nos délateurs revanchards, qui en rien ne seraient des modèles d’excellence ou de probité. Aussi, devrions-nous leur demander de balayer devant leur porte.
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Terrorisme intellectuel et inversion sociale sont les principales composantes de cette manœuvre informationnelle propagée par des médias de grande audience, la plupart propriété de grandes fortunes désireuses de retrouver le poids décisif et la place prépondérante qui étaient les leurs au sein de nos sociétés, avant l’arrivée de la concurrence.
La jeunesse aussi, la jeunesse surtout est particulièrement ciblée par la promotion d’un avant-gardisme libertin et anté-humain, une sorte de religion professant le lesbianisme, le transgenrisme, la pédocriminalité, la consommation de drogue et la dépigmentation à outrance. A l’image des prédicateurs très souvent incultes des courants obscurantistes, les nombreux influenceurs actifs sur les réseaux sociaux sont là pour appâter et convertir nos jeunes à ces pratiques d’un autre genre, le pire étant ce qu’il est convenu de pudiquement appeler aide au suicide médical. De quoi réduire nos nobles personnels soignants, ardents défenseurs de la vie, en d’horribles bourreaux, donneurs de mort.
En toute chose, il est important de se souvenir que nous avons une nature, des sensations et des raisonnements qui nous sont propres, sans qu’il soit besoin de souscrire à des modes venus d’un ailleurs qui semble avoir perdu son humanité et avec elle, le désir d’éternité. /-
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de Division Communication – MINDEF