Eloge funèbre de Ni John Fru Ndi
Par Jean-Jacques Ekindi
Ni John, grand, tu l’as été, brandissant ton poing levé devant des foules immenses. « Power to the people », « pouvoir au peuple » disais-tu.
Il t’a fallu du courage pour lever la tête au moment où beaucoup se cachaient pour parler,
Il t’a fallu du courage pour incarner l’unité du Cameroun, en te déclarant, toi l’Anglophone, candidat à la présidence de la République du Cameroun,
Il t’a fallu du courage pour incarner comme personne le désir de changement qui a fait naître tant d’espoir dans le cœur des Camerounais.
Tribun exceptionnel à la Jules César,
Leader au charisme incandescent, capable d’hypnotiser les foules innombrables,
Tu as mis toutes tes qualités, toute ta volonté, tout ton engagement au service de la lutte grandiose du peuple Camerounais pour le changement.
Tel Moïse dans le désert qui n’a pas foulé aux pieds la terre promise, tu n’as pas non plus vu de tes yeux, le changement pour lequel tu as tant sacrifié.
Voilà que tu rejoins ceux qui n’ont vécu que pour le Cameroun, ceux qui toute leur vie, ont- été investis par la marche en avant de la nation et du peuple Camerounais.
Dans le Panthéon que tu rejoins, concertez-vous, Ruben Um Nyobe, Rudolf Duala Manga Bell, Martin Paul Samba, André Marie Mbida, Ahmadou Ahidjo, Félix Roland Moumié, Marcel Eyidi Bebey, Daniel Kemajou, John Ngu Foncha, Salomon Tandeng Muna, Samuel Eboua, Cardinal Tumi, Dakolle Daissaloa, Adamou Ndam Njoya. Vous n’avez pas tous la même idée sur l’épanouissement du Cameroun et des Camerounais, et pour cela, vous avez combattu les uns contre les autres, vous vous êtes affrontés, chacun pour la bonne cause, mais au final, vous vouliez tous la même chose : l’unité, le développement, la liberté, la prospérité, la solidarité et la fierté de tous les Camerounais. Sur ce socle, vous qui êtes au Panthéon, par vos œuvres, par vos écrits, par le courage et l’exemplarité de vos vies, vous pouvez nous guider, nous qui sommes encore en vie.
Mort ou vivant, Ni John, n’oublie pas que le Cameroun compte sur toi.
Qu’il plaise à Dieu que tu reposes en paix.
Jean-Jacques Ekindi, ton compagnon de combat.