Après une première édition placée sous le signe du Retour aux sources, le Festival de Jazz et des Musiques Actuelles du Cameroun (Fejamac) revient pour une 2ème édition, soit du 14 au 16 mars 2025, avec un thème évocateur : Authenticité.
Il y a dans l’air du temps des notes qui s’étirent comme un solo de saxophone sous une nuit étoilée, qui se glissent sous la peau, coulent dans les veines et remontent à l’âme comme une fièvre douce. Un swing qui balance entre passé et présent, entre racines profondes et envolées modernes. Le jazz en fait partie. Car, plus qu’un genre, c’est une respiration, une façon de raconter le monde en syncopes et en émotions. Au Cameroun, il a trouvé une terre d’écho, une matière vivante qu’il façonne au gré des battements du Bikutsi, des soupirs du Makossa et des incantations des rythmes ancestraux. Le Festival de Jazz et des Musiques Actuelles du Cameroun Fejamac revient à Douala du 14 au 16 mars 2025, le cœur battant au tempo de l’Authenticité.
Trois jours pour célébrer un jazz qui ne se contente plus d’imiter, mais qui affirme son âme, ses couleurs, ses battements. Un jazz qui a du vécu, qui porte en lui la chaleur de l’Afrique et la ferveur du blues. C’est cet héritage vibrant que le Fejamac célèbre à Douala du 14 au 16 mars 2025, avec une 2ème édition placée sous le sceau de l’Authenticité. Après un Retour aux sources, il est temps d’affirmer une identité propre, un son qui ne se contente pas d’emprunter au jazz, mais qui l’habille de nuances africaines, qui le fait marcher pieds nus sur la terre rouge et danser au son des tambours, nous ont appris les organisateurs à l’issue de la conférence de presse qui marque le prélude de cette grade rencontre.
Un jazz ancré et libre
Le jazz est un passeur d’histoires. Au Cameroun, il a trouvé un nouvel accent, une rythmique particulière, une couleur qui ne ressemble à aucune autre. C’est ce que les initiateurs du Fejamac ont nommé Kamerjazz. Pour la jeune génération qui s’affirme et qui porte ce flambeau, il s’agit d’un jazz qui épouse les traditions locales sans jamais perdre son esprit d’improvisation. « Ce festival est le point de convergence du mouvement que nous nommons Kamerjazz sur notre territoire. Nous le savons, le jazz fait partie de notre patrimoine et est inscrit dans notre ADN. Nous l’avons développé au Cameroun au gré de nos rythmes et sonorités », déclare Gaëlle Wondjè. Des mots qui résonnent comme une déclaration d’indépendance musicale, une volonté de revendiquer une voix unique dans le grand orchestre du jazz mondial.
Durant trois jours, la capitale économique du Cameroun deviendra le cœur battant du jazz, un lieu où la musique ne se joue pas seulement, mais se partage, se transmet et se réinvente. Entre les murs de l’Onomo Hôtel et ceux de Doual’Art, deux bastions de la créativité, se tiendront talks, concerts, ateliers et résidences de création, dans une ambiance où chaque note sera un pont entre les générations, entre les mondes.
Sur scène, la crème montante du Kamerjazz. Parmi eux, Armand Biyack, guitariste à la virtuosité sans fioritures, dont les accords s’enroulent autour du groove avec une précision millimétrée. À ses côtés, Gaëlle Wondje Quartet, voix suave et magnétique, capable de faire chavirer une salle en une seule note. Des artistes qui ne jouent pas la musique, mais qui la vivent, qui la respirent.
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Par ailleurs, le Fejamac n’est pas qu’une affaire de scènes et d’applaudissements, mais aussi un acte d’engagement et un cri d’avenir. Porté par l’association PRODE, le festival met l’éducation musicale au centre de son projet avec l’initiative « Illuminons nos enfants ». Parce que le jazz n’est pas une tour d’ivoire, il doit être un langage à la portée des plus jeunes, une clé pour ouvrir d’autres horizons. Les objectifs ici sont entre autre, de faire de la musique un vecteur de paix, d’unité et de solidarité, d’offrir aux enfants un espace d’apprentissage et d’expression artistique, de créer une relève pour que le Kamerjazz continue à vibrer dans les décennies à venir. Alors, que les cuivres résonnent, que les guitares pleurent et rient, que les voix s’élèvent. Le jazz a rendez-vous avec son âme africaine, et il compte bien la célébrer dans toute son authenticité, dans un swing éternel.
Cheikh Malcolm RADYKHAL EPANDA