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Exploitation minière : risque de soulèvement à Kambélé

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La tension monte. Les récentes décisions du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique limitant l’exploitation minière aux seuls riverains autochtones de la localité, et l’interdiction de l’exploitation minière artisanale semi-mécanisée, en violation des hautes instructions du Président de la République ont mis le feu aux poudres ces derniers jours.

L’atmosphère était électrique et tendue sur le site minier de Kambélé dans l’arrondissement de Batouri, mardi 19 août 2025. Dans un contexte explosif de reprise d’activités après une suspension de 11 mois, l’arrêté n°000208 du 13 août 2025 du ministre par intérim des mines, de l’industrie et du développement technologique, Pr Fuh Calistus Gentry a déclenché une vive polémique. Ce jour, les tensions entre autochtones et allogènes ont dégénéré en bagarres et invectives sur le site. Les esprits étaient échauffés et les nerfs à vif. Les autochtones qui estiment que cette décision est une reconnaissance de leurs droits par l’Etat, ont essuyé une fin de non-recevoir des allogènes qui réfutent les termes « riverains autochtones » mentionnés dans l’arrêté ministériel.

En effet, ce site d’exploitation d’or de Kambélé, initialement objet du permis de recherche n°643 attribué à la société Jam’s Avenir Sarl, a été reversé par arrêté n°000203/A/MINMIDT/SG/DM/DAG du 12 août 2025, dans le domaine public (domaine minier national libre), conformément aux hautes instructions du Président de la République consignés dans la lettre n°292/CF/SG/PR du 22 juillet 2025. Là n’est pas le problème. Ces hautes instructions du chef de l’Etat répercutées par le ministre des mines, de l’industrie et du développement technologiques, confirment bel et bien la suspension du permis de recherche de la société Jam’s Avenir Sarl, et prescrivent la dévolution exclusive de l’exploitation du minerai d’or dudit site aux artisans riverains autochtones. Elles autorisent même « les activités d’exploitation artisanale et artisanale semi-mécanisée ».

Une mesure vivement saluée par les riverains. Pour bien mener leurs activités, ces artisans miniers ont commencé à s’organiser, conformément à la loi n°2023/014 portant Code minier et ses textes d’application.

Rétropédalage

A la grande surprise générale, le 13 août 2025, ils sont notifiés par un autre arrêté du ministre Pr Fuh Calistus Gentry, qui interdit toute exploitation minière artisanale semi-mécanisée. Comme pour dire que celle-ci doit désormais se faire à la main. Colère générale à Kambélé. Les artisans miniers s’insurgent contre ce revirement à 90° : « Regardez à quelle profondeur nous travaillons, et dans quelles conditions ? Sans engins que pouvons-nous faire ? Comment un ministre peut délibérément piétiner les instructions du Président de la République qui autorisent l’exploitation artisanale semi-mécanisée. C’est une manipulation machiavélique. Je pense que ce ministre des mines veut mettre le feu à Kambélé », lance un artisan minier en colère. « Si ce ministre ne prend pas des mesures qui s’imposent pour apaiser la situation et trouver une solution équitable pour les allogènes qui subissent déjà des menaces sur ce site, ça va dégénérer dans les prochains jours », prévient un autre artisan minier originaire du Noun, dans la région de l’Ouest.

Lire aussi : Tensions dans les mines à Batouri : les vraies raisons de la crise expliquées au Minat  

Un autre exploitant minier allogène est formel : « Dans un pays ou le chef de l’Etat prône le vivre-ensemble et l’unité nationale, les termes riverains autochtones ne devraient pas être utilisé par un ministre, surtout en cette période électorale ou la moindre étincelle peut déclencher une implosion. Si les autochtones décident de nous chasser, je crois qu’on fonce droit vers un conflit ouvert ». En ce moment, il n’est pas conseillé aux étrangers de se rendre à Kambélé. L’air est saturé de tension et d’animosité. L’hospitalité semble avoir déserté les lieux. Sur le site, tous les regards sont chargés de colère et de désespoir. Le collectif des chefs de villages de Kambélé est accusé de corruption au détriment des intérêts des populations. Lors de notre passage, on apprit qu’ils ont nuitamment été embarqués à Yaoundé pour recevoir des pots-de-vin de leur jeu trouble.

Ange-Gabriel OLINGA BENG, de retour de Kambélé

 

 

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