Le directeur général annonce d’ailleurs une saturation des dons dans son institution. Depuis la catastrophe d’Eseka, les Camerounais se mobilisent pour assister les victimes.

Depuis le déraillement meurtrier -du 21 octobre 2016- à Eseka du train de Camrail, les Camerounais sont portés par un élan de solidarité. Dans les différents hôpitaux où ont été transportés les blessés, les uns et les autres se mobilisent pour apporter des dons de toutes natures aux victimes. A l’Hôpital Laquintinie de Douala, les dons ont dépassé les espérances. «Nous avons reçu environ 455 poches de sang. C’est dire que nos besoins sont largement couverts. Nous avons une disposition en sang pour les trois mois à venir», a relevé le directeur général de Laquintinie, Pr. Louis Richard Njock.
A la conférence de presse qu’il a tenue ce mercredi 26 octobre 2016 dans les locaux de l’hôpital, il s’est dit «émerveillé face à la générosité du public. Nous avons reçu de l’eau, des draps, des sardines… Nous pensons qu’il faut lever le pied au niveau des dons. Nous avions reçu 141 patients après le déraillement. Seuls trente quatre sont encore hospitalisés pour certains, en observation pour d’autres.» En clair, il y a saturation de dons de sang par rapport aux trente quatre patients qui restent à l’hôpital Laquintinie, mais «le surplus de tous les dons sera reversé aux autres malades.»
Un comité de gestion des dons a été mis sur pied pour veiller à ce qu’il n’y ait aucun détournement. «Je voulais saluer l’action anonyme. Je n’ai pas perçu, par rapport à cette catastrophe, que les célébrités, les partis politiques, les sénateurs, les associations, les journalistes aient voulu faire de la publicité sur son geste. Chacun a voulu garder l’anonymat», dixit Pr Louis Richard Njock. Qui n’oublie pas de tirer un coup de chapeau à son personnel : «Il faut saluer l’action héroïque des médecins. Ils méritent la reconnaissance de la République. A Eseka, il y avait cinquante deux corps de métier de Laquintinie.»
Responsable du service des urgences médico-chirurgicales à Laquintinie, Dr David Mekolo témoigne que l’hôpital n’a pas eu besoin de compétences externes. Il y a pourtant eu des patients présentant des fractures des membres supérieurs, du bassin ; des côtes cassées ; des traumatismes crâniens et psychologiques… «Certains déliraient à leur arrivée. » Une cellule de prise en charge psychologique est fonctionnelle. Elle a déjà reçu 308 appels des victimes et des familles. Quant à la prise en charge médicale, la direction se veut rassurant sur la gratuité. Elle doit être financée à 100% par la société Camrail. Le directeur affirme que «depuis vendredi jusqu’à ce jour, nous avons un seul corps. La personne est morte bien avant de bénéficier des soins.»

Valgadine TONGA