Le feu aurait été mis par une voisine après avoir versé de l’essence dans la pièce à coucher des victimes.
Une main criminelle serait à l’origine de l’incendie qui a calciné six enfants dans la nuit du mardi à mercredi 25 août 2021 au quartier Brazzaville à Douala. Le feu aurait été allumé par une voisine qui avait versé de l’essence dans la chambre à coucher des victimes. «Après la découverte des corps des enfants, nous nous étions concentrés à maîtriser le feu. Un groupe de jeunes s’est retourné vers cette voisine qui leur avait dit qu’il y n’avait pas d’enfants dans la chambre. Les jeunes ont commencé à la rouer de coups et de gifles. Elle a échappé à un lynchage parce que la police était déjà là. Pendant qu’on lui donnait des coups, elle leur a dit qu’elle avait fait cela parce qu’elle ne se saluait pas avec la mère des enfants», raconte Brigitte Tsoumi, la mère adoptive de la mère des enfants décédés.
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On se rappelle que deux voisines avaient été interpelées le jour du sinistre. «Au cours de son audition à la police, elle a avoué avoir versé de l’essence dans la chambre. Elle avait légèrement ouvert la porte pour verser de l’essence, avant d’allumer le feu», poursuit cette dernière.
Dans ce quartier populaire de Douala, l’émotion reste vive. Brigitte T, la mère des victimes a été hébergée par une famille amie dans le quartier. La femme que La Voix Du Koat a rencontrée a le visage patibulaire, le corps amaigri et affaibli, elle accuse le coup. «Elle ne dort pas. Elle ne mange pas. Elle pleure à longueur de journée», témoigne Samira, une voisine. Le lendemain du drame, les voisins exprimaient déjà leur étonnement face à ce feu subit qui a consumé Dieudonné, 3 ans ; Aimé 3 ans ; Prince 7 ans ; Prisca 9 ans ; Ange 12 ans et Merveille 15 ans. «On ne comprend pas la provenance de ce feu. Ils n’avaient d’énergie électrique. On leur avait coupé le courant depuis. En rentrant leur maman leur donné son téléphone afin qu’il s’en serve pour s’éclairer», racontait un résident du quartier.
Le programme des obsèques n’a pas encore été arrêté faute de moyens financiers. Dans l’indifférence des autorités administratives, les élus locaux, des responsables politiques et de la société civile, la famille appelle à la générosité des âmes de bonne volonté pour l’aider à sortir les six corps de la morgue et organiser les obsèques de leurs enfants. En cette rentrée scolaire, deux des enfants qui avait été reçu au concours d’entrer en 6ème auraient été heureux d’arborer leurs uniformes de collégien. Mais, une mais criminelle en a décidé autrement.
Blanchard BIHEL