Médecin de formation et promotrice par passion, le Dr Boupda Linda épouse Kuitche a concrétisé un rêve d’enfance en créant Les Précieux de Bristelle, une crèche/halte-garderie située à Douala-Makepe, après le dépôt de brasserie. Bien que la pédiatrie lui ait été inaccessible après son doctorat, elle exprime aujourd’hui tout son amour pour la petite enfance à travers ce centre qu’elle décrit comme un « second cocon » pour les enfants.
Quelle est la philosophie éducative qui guide Les Précieux de Bristelle ?
Chez les Précieux de Bristelle notre philosophie est l’adaptation des activités aux capacités de l’enfant , l’accompagner et l’encourager dans ses divers apprentissages, acquisitions. Chaque enfant étant unique, il faut éviter de les comparer mais de favoriser leur acquisition dans un climat gaie. Les couvrir de paroles valorisantes afin de travailler leur estime de soi. Développer les aptitudes manuelles de l’enfant, lui apprendre à utiliser ses doigts, favoriser les différents canaux de communication avec les autres et limité les écrans. Des études ont montré qu’avant six ans il faut limiter les écrans au maximum, ne pas leur en privée mais avoir des horaires fixes. Assurer le bien être physique et psychique de nos précieux et précieuses.
Comment adaptez-vous vos programmes et vos activités pour répondre aux besoins spécifiques de chaque tranche d’âge et de chaque enfant ?
Nos programmes se font en fonction de la tranche d’âge et des aptitudes des enfants. Nous avons pour cette année pris la peine de choisir notre matériel didactique et l’ensemble de tout ceci est disponible au sein de notre centre.
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Quelles sont les mesures mises en place pour garantir à la fois la sécurité physique et le bien-être émotionnel des enfants ?
Notre centre en plus de nos monitrices qui doivent être très vigilantes sur les gestes et déplacements des enfants possède un agent de sécurité. Le centre est sous vidéo surveillance. A l’accueil des dispositifs sont mis en place pour l’enfant s’adapte tout doucement à son nouveau cadre. Il n’est pas toujours évident de quitter son cocon familial pour un lieu autre mais en fonction des enfants après quelques jours à quelques semaines au vu de notre petite expérience il adopte leur second cocon tel une seconde famille pour lui.
Quelle vision avez-vous pour Les Précieux de Bristelle dans les cinq prochaines années ?
Nous espérons être plus connus sur le territoire régional voire national. Notre objectif c’est d’être une référence dans le domaine de la petite enfance. De pouvoir les inculquer très tôt en dehors des différents apprentissage des valeurs utiles à la vie de demain ne dit-on pas que l’enfant est le père de l’homme ? Il faut de bonnes semences pour une meilleure récolte. Or, tout ceci est un travail d’équipe entre parents-enfants- équipe du centre. Ce sont des actions qui s’enchaînent tant à la maison qu’au centre sinon la chaîne se rompt. Les Précieux de Bristelle plus qu’un simple centre est réalisation d’un rêve d’enfance. Je rêvais d’être médecin avec un penchant pour les enfants. Le module pédiatrie a d’ailleurs été l’un de mes préférés.
La création des « Précieux de Bristelle » est-elle une façon pour vous de vivre cette passion pour la pédiatrie qui n’a pas pu être votre spécialité ?
L’ouverture officielle des Précieux de Bristelle vient combler ce vide, ce manque enfoui en moi depuis longtemps, que j’espérais un jour parvenir à remplir. Je n’ai pas commencé directement avec Les Précieux de Bristelle. J’ai d’abord animé de petits ateliers avec des enfants, dans mon bureau, au sein d’une clinique de la place. Je leur apprenais les gestes essentiels : se laver les mains, savoir pourquoi et comment le faire. Des thèmes simples, accessibles aux enfants dès l’âge de trois ans.
En tant que médecin d’entreprise, j’en parlais souvent avec mes proches, avec des parents, en leur expliquant que j’avais déjà certaines bases. Toute cette aventure était portée par une véritable inspiration. J’ai d’ailleurs récemment retrouvé ces notes de base. J’ai commencé tout cela en 2018, avec l’aide d’une infirmière. Et quand je parle de « petits thèmes », je veux dire : qu’est-ce qu’un microbe ? Quels sont les différents types de microbes ? Ce genre de choses. Quand je suis avec les enfants, je me sens à ma place, comme si je me retrouvais dans le sanctuaire de ma propre foi. Cela nourrit mon âme. Même si parfois cela me fait pleurer, ce n’est pas grave. J’espère qu’un jour ces larmes cesseront, mais en attendant, elles témoignent de la profondeur de ce que je ressens.
Interview réalisée avec Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA
