Cette unité administrative coloniale de l’Est-Cameroun se présente aujourd’hui comme une destination de choix pour les investisseurs avisés.
Au cours d’un entretien exclusif avec le Reporter de Lavoixdukoat.com, François Roger, le Sous-préfet de cette localité a détaillé avec passion les multiples atouts de cette circonscription qu’il dirige depuis cinq ans.
Selon ‹‹ le chef de terre ››, comme on appelle trivialement ces autorités administratives au Cameroun, le premier atout de Doumé réside dans sa position géographique. Traversée par la route nationale numéro 10 qui dessert les pays de l’Est-Cameroun comme la République centrafricaine, le Tchad et le Congo-Brazzaville sur environ 70 kilomètres, cette unité administrative bénéficie d’un désenclavement stratégique. « Nous avons toujours l’habitude de dire que là où la route passe, le développement suit », rappelle l’autorité administrative, avant d’ajouter une réalité plus tangible. ‹‹ Ses 2500 km² de terres très riches ››.
En réalité, ce territoire s’impose comme un bassin agricole indéniable pour des investisseurs agro-pastoraux. « Le meilleur plantain qui nourrit le grand Sud, le grand Nord, jusqu’aux pays voisins vient de Doumé », affirme-t-il avec fierté. Ici, la banane plantain, le manioc, le macabo, le maïs et divers produits vivriers y trouvent un terreau exceptionnellement fertile. « Si quelqu’un vient investir dans le domaine de l’agriculture ici, il ne pourra rien regretter », lance-t-il, voyant dans ce secteur une aubaine pour les agro-investisseurs.
Au-delà des terres arables, Doumé pour lui regorge un autre potentiel important dans le domaine forestier. ‹‹ Si une société chinoise s’est installée à Mampang pour la production de contreplaqués, son activité n’exploite même pas les 10% du potentiel de cet arrondissement ». François Roger Baba lance donc un appel : « Nous invitons les industries du bois à venir s’installer ici ».
A Doumé, la pisciculture représente un autre axe de développement prometteur. « Nous invitons les investisseurs à venir exploiter », insiste-t-il, en présentant cette unité administrative comme une destination économique vierge à fort potentiel. Dans cet arrondissement du département du Haut-Nyong, le principal frein à l’économie locale identifié est le manque de structures financières. « L’activité économique ici n’est pas soutenue. Lorsqu’il n’y a pas de banque pour investir, ça fait que l’activité économique piétine », analyse le chef de terre. Il lance donc un appel aux établissements bancaires, pour qu’ils viennent accompagner la croissance économique locale. L’autre secteur à explorer est celui de l’habitat. Face à une crise de logements sociaux, les efforts de la Commune de Doumé bien que réels, restent insuffisants. Bref, l’espace est également ouvert aux investisseurs immobiliers.
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La sécurité : pilier fondamental de la confiance. Là aussi, le Sous-préfet de Doumé se veut rassurant. La présence d’une base militaire à Motchéboum, abritant la récente École de formation aux opérations de maintien de l’ordre, constitue un atout majeur. Toutefois, la sécurité à Doumé va au-delà des institutions. Il y a une dynamique autour de l’organisation de la sécurité organisée par l’autorité administrative, en synergie avec les forces de l’ordre et les populations. Cette approche collaborative a porté ses fruits, comme en témoigne le calme qui a régné et qui règne dans l’arrondissement avant et après les récentes turbulences post-électorales du scrutin présidentiel. ‹‹ Je peux vous rassurer que Doumé est très calme. C’est une destination fiable et sûre en termes d’investissement », affirme notre interlocuteur.
Un pari sur l’avenir
Pour conclure notre entretien, le message du Sous-préfet est un vibrant plaidoyer. Il présente Doumé non pas comme un rêve lointain, mais comme une réalité tangible, riche de ses terres, de sa forêt et de la résilience de ses habitants. Son argument final est un appel à l’action et à la confiance : « Comme nous savons, en économie, investir, c’est prendre un risque. Ceux qui prendront le risque de venir investir à Doumé ne seront pas déçus. Peut-être qu’ils viendront par curiosité, mais resteront par conviction ». Aux bailleurs de fonds et investisseurs, Doumé tend aujourd’hui la main. Il offre une palette d’opportunités dans un environnement sécurisé. Reste à présent à transformer cette conviction en projets concrets, pour que cet eldorado méconnu devienne le pôle de croissance qu’il mérite d’être.
Ange-Gabriel OLINGA BENG
