Alors que les crédits de l’État se font attendre, cette municipalité du Haut-Nyong à l’Est, mise désormais sur ses ressources propres pour son indépendance financière.
Pour l’exercice 2026, l’exécutif municipal, porté par la vision de sa première magistrate, Gisèle Mpams, a présenté un projet de budget primitif équilibré de 846.919.894 FCFA, architecturé autour d’un principe directeur : l’autonomisation. « Une Commune forte, c’est une Commune qui est autonome, au-delà de tout. Nous ne devons pas attendre les centimes additionnels, les impôts et autres qui sont soumis à péréquation. Pour que nous travaillions de façon libre et efficace, nous devons avoir des projets qui nous donnent un peu d’argent », a-t-elle martelé, résumant ainsi la philosophie qui sous-tend cette enveloppe budgétaire.
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Cette ambition ne naît pas de rien. Elle s’appuie sur un bilan tangible, rappelé par l’édile. « La construction du nouvel Hôtel de Ville, fleuron de son action, l’éclairage public, de nombreuses salles de classe, des centres de santé et un programme continu de construction et de réfection des routes. Voilà où nous en sommes », a indiqué Gisèle Mpans, tout en reconnaissant que le travail accompli au cours du mandat qui tire à sa fin est si vaste qu’il est difficile d’en dresser une liste exhaustive. Forte de ces réalisations, la municipalité qu’elle dirige avec panache vise désormais une nouvelle étape. Assurer sa liberté d’action par une indépendance financière.
Le budget de l’exercice 2026, en hausse de près de 59 millions de FCFA, par rapport à 2025, incarne cette transition. Il a été élaboré avec une prudence réaliste, sur les ressources déjà certaines, en attendant les crédits transférés par l’État. Deux leviers principaux le soutiennent. Les subventions identifiées comme le Prologue (près de 125 millions FCFA), les subventions de Plan Cameroon, (environ 24 millions FCFA), et surtout, les ressources propres. La reprise de l’exploitation de la forêt communale dont les recettes sont estimées à 120 millions FCFA, est un pilier central de cette stratégie. « Compte tenu du fait que l’exploitation a repris, les ressources propres de la Commune seront revues à la hausse », a assuré madame le Maire.
Programmes prioritaires
La structure des dépenses témoigne de cette volonté d’investir pour l’avenir. Près de 45% du budget (377 millions FCFA) est alloué à l’investissement, une part significative destinée à financer des projets structurants. La stratégie de développement s’articule autour de quatre programmes prioritaires : l’amélioration des services de base (232 millions FCFA), la promotion de l’économie et la protection de l’environnement (125 millions FCFA), la citoyenneté, la culture et la jeunesse (93 millions FCFA), et enfin, la gouvernance (397 millions FCFA). Comme innovation majeure, le budget 2026 renforce l’implication des communautés riveraines. Un montant global de 36 millions FCFA est alloué à leurs comités, dont 25,2 millions pour l’investissement, la Commune y ajoutant une contribution de 84 millions FCFA. Cette approche consolide le partenariat direct avec les populations.
Maîtresse de son destin
Dans l’attente des crédits de l’État, Doumé ne reste pas les bras croisés. La Commune compte sur d’autres partenaires comme le Feicom pour concrétiser sa vision. « Nous sommes sur la même lancée », a conclu Gisèle Mpams, affichant une détermination sans faille à faire de Doumé une collectivité modèle, maîtresse de son destin et capable de compter sur ses propres forces pour le bien-être de ses populations.
Ange-Gabriel OLINGA BENG






