Les scellés ont été apposés sur le portail de cet établissement scolaire logé dans une maison d’habitation. C’était ce mercredi 11 septembre 2024, en présence des forces de sécurité.
L’acte de fermeture posé par le délégué régional de l’Education de base (Minedub) pour le Littoral, est en application parfaite d’une décision ministérielle rendue publique le 20 novembre 2023, portant « fermeture avec impossibilité de réouverture, du Groupe scolaire bilingue privé laïc Dipita, pour non-respect des conditions prévues par la législation et la réglementation en vigueur en matière de création et d’ouverture des écoles privées en l’occurrence, l’ouverture de l’Ecole au sein d’un local réservé à l’habitat, le non-respect des superficies requises, la non détention du titre foncier par la promotrice et l’exposition des élèves à l’insécurité ».
L’année dernière, cet établissement figurait déjà parmi les listes des écoles clandestines. Cependant la même année, et précisément le 28 décembre 2023, le ministre de l’Education de base avait adressé une correspondance au gouverneur de la région du Littoral, avec pour objet : « Suspension à titre exceptionnel des effets de fermeture du Groupe scolaire bilingue privé laïc Dipita ». Une mesure exceptionnelle du ministre de l’Education de base qui visiblement avait pour but essentiel de permettre aux élèves d’achever l’année scolaire en toute sérénité.
Une École au cœur de la controverse
Lundi 09 septembre 2024, la rédaction du site d’information www proximainfo.net a d’ailleurs publié un article intitulé » Zéro rentrée scolaire au Groupe scolaire bilingue privé laïc Dipita « . C’était à la suite du différend qui oppose actuellement la promotrice de cette école, Ngegue Pauline la Blanche à la famille Moudissa Bille, propriétaire des locaux où ce Groupe Scolaire est logé. Cette famille dénonce non seulement le caractère illégal de l’Ecole, mais aussi exige le départ de la promotrice de ce local au motif de filouterie de loyer. Au-delà du fait que l’affaire soit pendante devant les tribunaux, la famille Moudissa Bille révèle que c’est depuis 2017 que la promotrice ne verse plus le loyer. Une version de la famille battue en brèche par la fondatrice du Groupe scolaire bilingue privé laïc Dipita. Avec les scellés apposés sur cette école aujourd’hui, c’est une première victoire pour la famille Moudissa « par rapport à ce premier dénouement, nous sommes satisfaits…parce que c’est lundi 09 septembre, jour de rentrée scolaire que nous bataillons ici pour que les autorités administratives viennent nous restaurer dans nos droits fonciers. Donc aujourd’hui, cette première phase qui consiste à fermer l’école est terminée. Nous allons donc continuer la bataille jusqu’à ce que nous ayons la liberté de jouir de notre patrimoine laissé par notre papa », a déclaré Ekongolo Samuel, époux de l’héritière de ladite concession.
« Nous remercions d’abord le gouvernement, les autorités publiques que le Minedub a constaté l’illégalité de l’installation de cette école. Il a donné des instructions fermes qu’elle soit fermée. Le dossier a traîné depuis l’année dernière. On dit encore merci aux autorités qui ont exécuté l’ordre du ministre. Maintenant nous attendons des mêmes autorités qu’elles nous donnent la possibilité de récupérer notre bien de façon à ce qu’on puisse entrer en possession de notre patrimoine », espère Emmanuel Gaston Kingue, l’un des héritiers.
En attendant que la famille Moudissa Bille rentre en possession de son patrimoine dont l’affaire est encore pendante en justice, le Groupe scolaire bilingue privé laïc Dipita va rester fermer avec impossibilité de réouverture selon la décision ministérielle du 20 Novembre 2023.
Rappel des faits
Ce bras de fer entre la famille Moudissa Bille et la promotrice du Groupe scolaire bilingue privé laïc Dipita date depuis 2017 selon l’un des héritiers de ce patrimoine immobilier. « En 2017, elle (promotrice de l’école et locataire, ndlr) a modifié la structure de la maison. On lui a rappelé qu’elle a loué pour y habiter, pas pour en faire une école. Elle a persisté. En 2021, j’ai traîné cette dame en justice. Elle a été condamnée pour filouterie de loyer en 2023 .Et depuis Elle n’arrête pas de prendre l’argent aux parents malgré la décision du Minedub qui dit l’école n’a pas le droit d’exister dans une maison d’habitation. Et pour avoir une école, il faut être propriétaire et avoir un minimum de 1500 m2. Or elle fonctionne sur une superficie de 150 m2. Depuis décembre 2023, elle a reçu un sursis pour que l’année scolaire soit achevée. Mais, elle a entamé de nouveau l’année scolaire. La famille est fatiguée…Faut qu’elle s’en aille et elle laisse la propriété tranquille. Moi j’ai des travaux à faire dans mon immeuble…Je n’ai pas droit à l’accès parce que Madame a les relations. Au jour d’aujourd’hui, on est convoqué à la gendarmerie… ce sont des méthodes d’intimidation. Nous, on est là jusqu’à ce que la situation devient normale …qu’elle s’en aille. On attend la décision des autorités. Le ministre a rendu une décision pour que l’école soit fermée », décrit Emmanuel Gaston Kingue, l’un des héritiers.
Didier KIERETU (Cp)