Le 26 Avril 1986 à 01h23, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl explosa en libérant dans la nature des tonnes de produits radioactifs. Les conséquences immédiates ont été la contamination des sols, des eaux, de la flore et de la faune. Plus tard, on a dénombré des milliers de cas de cancers et de maladies respiratoires et de la peau.
À Batouri, les chinois ont décidé de rééditer en ce moment « l’exploit » de Tchernobyl. Supplantant les locaux dans leur exploitation artisanale de l’or, ils ont ouvert -avec la passivité et la complaisance des autorités- des carrières sauvages à Batouri et dans divers localités du département de la Kadey à l’Est.
Pour extraire industriellement le métal précieux, ils utilisent le pack complet des produits chimiques tels que le mercure, le cyanure, le chlorure de sodium ou l’acide sulfurique. À la fin du processus, ils évacuent tous ces produits dans les sols et les cours d’eaux.
Les conséquences immédiates sont terribles : la fertilité des sols est progressivement anesthésiée, l’écosystème aquatique est stérilisé faisant disparaître les poissons dans le grand désarroi des jeunes enfants qui s’amusaient autrefois avec la pêche.
Si rien n’est fait dans quelques années Batouri ressemblera à une ville zombie avec des malades de cancers que personne ne pourra soigner.
Qui va sauver Batouri? Les élus locaux ? Les pouvoirs publics? Les Ong? Ce ne sera pas les chinois en tout cas….
Par Dr Roger ETOA
Médecin du travail et de santé publique