Et bis repetita..! Nous revoici nez à nez avec le coronavirus. Un vieil adversaire que l’on a cru définitivement vaincu. Après trois années d’une âpre lutte qui aura restreint notre liberté de mouvement, remplacé nos chaudes effusions tactiles par la froide distanciation physique, dévoré nos ressources financières, détruit des pans de notre économie, et emporté de nos vies humaines, le répit ne sera que de courte durée. Car, l’ennemi COVID-19 relance les hostilités. Visiblement, son retrait du champ de bataille sanitaire n’aura été qu’un repli stratégique. Le temps de se reconstituer, avant d’enclencher la contre-offensive.
Le corona est donc de retour. Dans une autre variante. Moins symptomatique. Moins facilement décelable. Plus virulente. Et probablement plus mortelle. Fruit certainement du retour d’expérience du cuisant échec de sa première tentative de dépleupler la race noire. La perspective de ce retour en force a de tout temps été entretenue par les sociétés savantes. Ce qui n’est pas sans ajouter aux inquiétudes déjà nombreuses d’une humanité dans la tourmente. Car à l’allure saccadée où s’enchaînaient confinements, déconfinements, reconfinements et autres mesures restrictives, il est fort à parier que les jours à venir seront aussi psychologiquement éprouvants.
Entre spectre de disparition et désir de survie, ballotées de ci-de là par les valses-hésitations, tantôt rassurantes, tantôt désespérantes de scientifiques incapables de parler d’une seule voix, des milliers de personnes avaient continué d’être contaminées, et d’autres de mourir. Qui plus est, la campagne hargneuse de mise à l’index de certains pays et classes d’âges, avait fait croire que les autres seraient à l’abri du danger. Nous savons ce qu’il en aura été.
Il y a d’ailleurs lieu de sérieusement s’interroger sur l’intentionnalité d’un tel discours incitant à l’inconséquence. Ne serait-il pas une diversion visant à nous faire baisser la garde, nous rendant ainsi vulnérables à la contre-offensive du COVID-19 ? Ce point de vue ne serait pas farfelu, ce d’autant que la pandémie nous aura déjà appris qu’en face du danger, des amis naguère très intimes, en arrivent au chacun pour soi.
Il reste qu’à force d’être servis à tous les temps et à tous les modes, les ravages de la catastrophe au long cours en étaient devenus d’une accablante banalité. Or, il ne s’agit justement pas de s’accommoder de la présence parmi nous de l’ennemi coronavirus. Il ne s’agit pas de le prendre pour une affection dorénavant endémique, et dont on se prémunira au petit bonheur la chance. Au contraire, notre lucidité, notre instinct de survie, notre capacité de révolte sont autant interpellées que nos défenses immunitaires.
Avec l’arrivée du nouveau corona, croisons les doigts pour que ne se déclenche pas une nouvelle guerre des traitements entre sommités de la médecine, une nouvelle guerre pour l’obtention des masques, une nouvelle guerre des vaccins entre les firmes pharmaceutiques. Mettons-nous dès à présent en ordre de bataille pour donner un coup d’arrêt à cette autre mutation du coronavirus, étant donné que chaque personne atteinte de la maladie demeure une sérieuse candidate à la mort./-
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de la Division Communication – Mindef