L’homme en tant qu’être social, jouit d’autant de droits qu’il est tenu à des devoirs. Pour certains cependant, l’exercice des droits semble plus gratifiant que l’accomplissement des devoirs, même les plus élémentaires. Depuis la nuit des temps, l’homme s’attache de manière viscérale à ses droits, au point de les revendiquer avec véhémence s’ils venaient à lui manquer, de même qu’il condamne avec la plus grande énergie, toute entreprise susceptible de les contrarier.
Au fil de l’histoire, des révolutions sont ainsi survenues, des guerres se sont déclenchées, et des remous ont éclaté, avec pour commun dénominateur, la revendication des droits individuels et collectifs. Selon la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, appuyée en cela par d’autres instruments juridiques internationaux, les droits fondamentaux de l’homme se résument en la liberté et l’égalité de tous en dignité et en droits.
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Aux côtés des droits fondamentaux, d’autres droits que nous appelons conjoncturels seront venus se greffer. Il s’agit pour l’essentiel, des droits économiques et sociaux, des droits de la femme, de ceux de l’enfant, etc.
En élargissant de la sorte la panoplie de ses droits, l’homme semble s’être fixé pour objectif de jouir de la liberté totale et globale, liberté entendue ici comme le pouvoir d’agir en toute indépendance vis-à-vis non pas seulement de contraintes extérieures, mais aussi de toute détermination intérieure.
Mais en dépit de son désir d’une entière émancipation, l’homme a conscience de ne pouvoir ni affirmer, ni jouir sereinement de ses droits qu’au sein d’une collectivité, de laquelle il vit ; une collectivité qu’il a le devoir de faire vivre en retour. Il se trouve en effet que les droits sont si intimement liés aux devoirs, que la jouissance des uns passe péremptoirement par l’accomplissement des autres.
Dans ces conditions, la vie serait aisée, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si certains individus n’entendaient exercer leur droit de vivre qu’au détriment de la communauté. D’où par exemple la criminalité, l’incivisme fiscal, les dérives morales, la délinquance routière. De tels actes ne prennent les proportions dramatiques qu’on leur connait à ce jour, qu’avec la bénédiction de ceux des nôtres qui abritent, arment et encouragent les adeptes du non devoir.
Il est même d’auto-proclamés philanthropes, qui prennent fait et cause pour ces actes nocifs, qui accusent la collectivité de susciter des marginaux, comme pour exonérer ces individus malfaisants d’avoir à honorer leurs devoirs envers la communauté. D’avoir à tout simplement respecter la communauté. D’avoir un peu de dignité. Pour ceux-là, quelconque revendication confère le droit de décapiter une personne, fut-elle un écolier, un enseignant, un commerçant, un administratif, ou tout simplement un soldat. Pour ceux là toujours, quelconque revendication confère le droit de violer allègrement les lois et règlements de la République. Impunément … me diriez-vous.
La situation perdure jusqu’au jour où fatalement, instigateurs et avocats de l’absurde et du sordide en viennent à subir l’effet boomerang de leurs occultes prétentions. Alors seulement, les opinions changent. Un peu, un peu tardivement, malheureusement.
Dans tous les cas, et quoiqu’il en soit des responsabilités, chaque citoyen a le devoir d’assumer ses droits. Chaque citoyen doit assumer ses devoirs, avant d’exiger des autres le respect de ses droits.
N’est-ce pas que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ??? Et la sagesse de nous apprendre qu’être libre, ce n’est jamais faire ce que l’on veut, sous peine de se heurter à la liberté des autres, qui serait alors niée ou bafouée.
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de Division Communication – MINDEF