- Advertisement -spot_img
AccueilA La UneCinéma : Enterrés…dans l’abstrait

Cinéma : Enterrés…dans l’abstrait

- Advertisement -spot_img

Le film de Françoise Ellong diffusé vendredi 27 novembre à Canal Olympia à Douala apparaît comme un discours philosophique dans lequel la réalisatrice épargne les cinéphiles du réel.

L’ambiance dans la salle de Canal Olympia à Douala ce 27 novembre est curieusement morose à l’enterrement. Et non parce que le film diffusé s’intitule Enterrés mais parce qu’il exige une attention particulière voire un silence de cimetière pour le suivre de bout en bout et comprendre de quoi il est question. Ce long dialogue de 1h 28mn, sans rythme et toujours dans un même décor, devient presque ennuyeux pour les cinéphiles. L’histoire, aussi sensible qu’elle l’est, axée sur les violences sexuelles dont sont victimes les enfants ne transmet pas d’émotions. Le public est resté presque sans mot à la fin de la projection. Et pas du tout bouleversé.

Françoise Ellong a choisi plutôt de pousser à la réflexion.En mettant en avant de l’abstrait à la place du concret. L’infini, l’étendue ou le vide, matérialisé dans son  film par un terrain vague et désert où choisissent de s’établir cinq anciens pensionnaires d’un orphelinat (Anurin Nwunembom, Lucie Memba Bos, Emy Dany Bassong, Assala Kofane et Denis Etouka) tout le long du film et d’extérioriser le lourd passé douloureux enfoui en eux. Ceci, dans un jargon quelque peu voilé, laissant soins aux cinéphiles d’imaginer le fond de leur pensée. Aucune image d’une soutane rappelant le personnage monstrueux mis en cause. Encore moins d’un couvent, remémorant le lieu du crime et qui pourrait plonger le public directement dans le vif du sujet. On nous en éloigne.

Lire aussi :Cinéma : Tout simplement Noir accueilli chaleureusement à Douala

Les enterrements en Afrique sont les moments où on redécouvre et ironise sur le défunt. Surtout que dans le Sud Cameroun, lieu choisi pour le tournage du film, le défunt est singé lors des veillées mortuaires. Question de se rappeler quelques scènes de sa  vie, ses tares et déboires, dans une bonne humeur sans toutefois être taxé d’un complexe du survivant.

La réalisatrice camerounaise nous prive de beaux paysages de cette région pour nous engouffrer dans la monotonie d’une clairière en pleine forêt équatoriale. Enterrés de Françoise Ellong a le mérite de raviver le débat sur les dérives sexuelles dans l’église catholique. Avec son casting de qualité, elle aurait pu aller au fond des choses, avec une histoire simple et une dénonciation claire. Une sorte de rédhibitoire qui suscite des questionnements sur ce choix curieux de l’auteure du film à succès W.A.K.A.

Enterrés est le coup de cœur de ce mois de Canal Olympia, dans sa mouvance du soutien au cinéma  camerounais et africain, explique Christian Toko. Selon ce régisseur projectionniste, la salle de cinéma s’investit résolument dans la promotion des réalisateurs locaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la communication autour de la projection du film, la salle…ont été pris en charge par Canal Olympia. Après avoir été diffusé tout le week-end à Douala, Enterrés sera en projection dans la capitale politique cette semaine, avec la réouverture de Canal Olympia Yaoundé.

Félix ÉPÉE

- Advertisement -spot_img
- Advertisement -spot_img
Restez Connectés
16,985FansJ'aime
2,458SuiveursSuivre
61,453AbonnésS'abonner
Coup De Cœur
- Advertisement -spot_img

LAISSEZ UNE REPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles Similaires
- Advertisement -spot_img