L’amphithéâtre 225 de l’université de Yaoundé I a vibré ce 16 octobre aux rythmes d’une conférence inspirante. Face à des étudiants captivés, François Ekouma Ananga , promoteur de la marque “Bôme François a partagé son parcours entrepreneurial, véritable leçon de courage, de persévérance et surtout d’innovation.
La rencontre, impulsée par le Recteur de l’Université de Yaoundé I, s’inscrit dans la dynamique “Université–Entreprise”, une initiative qui vise à rapprocher la formation académique des réalités du monde professionnel, affirme le Doyen de la Faculté des Sciences de l’Éducation, Pr Cyrille Bienvenu Bela. Il a d’ailleurs rappelé que l’objectif de ces échanges est de transformer la vision de l’enseignement supérieur. « L’Université doit cesser de former des chômeurs. Au terme de sa formation, l’étudiant doit être capable de créer sa propre entreprise. »
C’est dans cette logique que le promoteur de société Bôme François a été invité, devant un auditoire suspendu à ses lèvres. Il a retracé les débuts modestes de son aventure entrepreneuriale. « Au départ, c’était une entreprise familiale. Ma femme, ma fille et moi travaillions seuls. Aujourd’hui, nous exportons dans dix pays, avec plus de 20 000 employés », confie-t-il.
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Avec seulement 40 000 FCFA comme capital de départ, François Ekouma Ananga a bâti un empire évalué aujourd’hui à plus de 300 millions de FCFA. Une ascension fulgurante, rendue possible par sa foi, sa détermination et une vision claire.
Du rêve à la réalité
Le promoteur raconte que l’idée de son produit lui est venue dans un rêve, alors qu’il séjournait à l’Ouest du Cameroun. « J’ai fait un songe le 3 mai 2021. J’ai lancé le business le 15 juin 2021. Au début, je descendais moi-même sur les marchés pour vendre et parfois, je donnais le produit gratuitement pour le faire connaître.»
C’est en août 2021, sur le marché de Bafia que la marque “Bôme François” a véritablement pris son envol. « de 9h à 12h, nous avons vendu 400 baumes. À mon retour à Yaoundé, j’ai commencé à expédier les produits. »
Pour booster ses ventes, François Ekouma Ananga a fait preuve d’une créativité hors norme. Il faisait la promotion de son baume sur les marchés à l’aide d’un baffle diffusant le son “Azombo”. Mais confronté à des questions de droits d’auteur, il décide de créer sa propre bande sonore. « Je suis allé au studio de Fento Solo et j’ai enregistré mon son ‘Bôme François », raconte-t-il.
Avec une stratégie marketing bien rodée et novatrice, il forme désormais des centaines de jeunes à la vente: « Tu vends un baume à 500 FCFA, tu gagnes 200 FCFA ». Une méthode simple mais efficace qui a contribué à créer de l’emploi et à inspirer toute une génération.
Modèle pour la jeunesse camerounaise
L’histoire de François Ekouma Ananga illustre parfaitement le message que l’Université de Yaoundé I souhaite transmettre: l’autonomie, la créativité et la résilience doivent désormais être au cœur de la formation des jeunes. «Entreprendre, c’est souffrir », affirme l’homme d’affaires. Qui ajoute : « Mais c’est aussi croire en son rêve, même quand personne n’y croit encore.» Aujourd’hui, Société Bôme François écoule ses produits dans tout le Cameroun, dans les pays voisins et au-delà. Son baume est devenu une fierté nationale.
Le parcours de François Ekouma Ananga est cité comme un modèle d’entrepreneuriat camerounais prouvant qu’avec une idée, de la foi et du travail, il est possible de transformer un simple rêve en une réussite internationale.
Yahaya IDRISSOU