Au village Dehanè, l’inauguration le 10 juin 2025 de l’ouvrage a scellé un pacte de confiance entre l’entreprise et la communauté.
Dans le silence vibrant de la terre rouge du village Dehanè, un pas a été franchi. Ce 10 juin, autour d’un forage, d’une parole libérée et d’une poignée de main offerte, un village et une entreprise ont esquissé une voie commune : celle du respect mutuel, du progrès partagé et de la responsabilité solidaire. La journée s’est ouverte par une conversation à huis clos mais à cœur ouvert. Autour de la table, les représentants de la Socapalm Édéa et les voix communautaires de Dehanè ont renoué avec l’écoute. Pas de promesses tapageuses, mais un diagnostic sincère sur les limites de la plateforme de concertation et les aspirations concrètes des habitants.
Dehanè s’était paré de ses plus beaux atouts. Les pagnes multicolores témoignaient de la joie discrète, les enfants dansaient l’espoir, et les anciens, en habits d’apparat, rappelaient que rien de grand ne s’écrit sans mémoire. L’infrastructure, modeste en apparence, trouvait sa noblesse dans la profondeur de ce qu’elle venait combler.
C’est dans cette ambiance festive et respectueuse que le chef du village, Sa Majesté Mikangue Jean-Marie, a pris la parole. Pas seulement pour exprimer des remerciements, mais pour délivrer la sagesse du sage. « Pourquoi ne pas intégrer cette femme parmi les agents reconnus, pour qu’elle puisse partir à la retraite en ayant le sentiment d’avoir servi ? », a-t-il suggéré aux dirigeants locaux de la Socapalm. Ce n’était pas qu’un plaidoyer pour une infirmière dévouée, c’était un appel à l’équité, une requête digne pour la reconnaissance du sacrifice silencieux des femmes qui, par leur travail invisible, tiennent les villages debout.
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Pour Annick Bissa, responsable de la sensibilisation, « notre politique interdit toute forme de violence, de harcèlement ou d’abus, y compris dans les camps où vivent les travailleurs », a-t-elle affirmé. Par cette déclaration, elle ancre l’action de l’entreprise dans un cadre éthique. En filigrane, elle a souligné que les plantations ne sont pas des zones d’exception, mais des lieux de vie qui doivent être régis par la dignité. « Ce sont des espèces protégées à l’échelle mondiale. Nous devons empêcher leur disparition », a-t-elle ajouté, pour rappeler l’importance de l’éducation à la biodiversité.
Le forage inauguré n’est pas seulement une structure hydraulique ; il est porteur d’un récit. D’un coût de 13 millions de FCFA, il comprend un château d’eau et un système solaire autonome. Mais surtout, il permet d’offrir de l’eau potable à chaque maison du village. Sa Majesté Mikangue Jean-Marie l’a exprimé avec des mots simples mais d’une profondeur désarmante : « Grâce à la Socapalm, aujourd’hui chaque maison a de l’eau, comme en ville. »
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Les actions de la Socapalm à Dehanè s’inscrivent dans un spectre plus large. « En éducation, l’entreprise prend en charge 50 % des salaires des enseignants et soutient la réhabilitation des logements scolaires. En santé, elle fournit du matériel médical et assure un soutien logistique. En infrastructures, elle participe à l’entretien de la route principale et au remplacement des poteaux électriques », nous a précisé Sa Majesté Mikangue. Ces propos ont été complétés par Emmanuel Gang, en charge des relations avec les parties prenantes, qui a souligné l’importance de la méthode adoptée. « Les réunions bipartites nous permettent d’écouter, d’agir ensemble et de répondre aux besoins réels », a-t-il affirmé. Et c’est là tout l’enjeu. Pour Dickenge Elisabeth Caroline, responsable du centre de santé, l’impact est évident : « Désormais, nous avons un surplus. Ce forage nous change la vie. »
Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA