Amputé d’une jambe depuis quelques années, l’opérateur culturel camerounais Marcel Yette a passé un séjour à l’hôtel Seme Beach pour bénéficier d’une prothèse. Il se confie aujourd’hui à notre journal sur ce qu’il a vécu.
La vie de Marcel Yette bascule le 1er février 2017. L’homme vigoureux qui jouissait de toute sa mobilité, est amputé d’une jambe. L’opérateur culturel qui aimait apprendre et partager ses connaissances dans les conférences et autres rendez-vous culturels est désormais retiré dans son domicile à Edéa. Même le festival de réputation nationale Massao, dont il est l’un des membres fondateurs, n’a plus le loisir de profiter de sa prompte disponibilité.
2023 arrive avec son lot de grâces. Marcel Yette est sélectionné par le projet Prosthethics Legs. Il s’agit d’un groupe de personnes résidentes aux Etats Unis, qui font des dons de prothèses à 17 nécessiteux. L’opération se déroule à Limbé, du 27 février au 3 mars. Amoindri financièrement, Marcel Yette approche alors par téléphone, pour la première fois, le directeur général de l’Hôtel Seme Beach. Et lui fait la demande d’un hébergement simple, promettant de s’occuper personnellement de sa nutrition. A sa grande surprise, le Dg Yann Anoko accepte, sans aucune condition.
Lire aussi :Limbe : la belle aux charmes envoûtants
«A mon arrivée, nous raconte Marcel Yette, le directeur de l’Hôtel, Yann Anoko est venu en personne s’enquérir de mes nouvelles et tenir un briefing avec quelques-uns de son personnel». Yann Anoko ne s’est pas arrêté là. «Il a instruit la disponibilité du personnel à mon endroit au regard de ma mobilité : repas à servir en chambre, menus commodités, heures de services convenues etc… J’ai été aux petits soins et ceci comme dès le premier contact téléphonique avec Monsieur Yann Anoko, qui, depuis avait voulu déjà s’assurer des conditions de déplacements entre Douala et Limbe. Il m’a mis en contact avec un transporteur routier de ladite ligne, et plus tard, pour mes déplacements entre l’hôtel Seme Beach et Ewongo, la fondation médical Likemebi ou je devais me rendre pour les opérations tous les jours (de bonne distance d’au moins 25 Km). L’hôtel a même agréé un taxi qui s’assurait de mon transport tous jours, en aller et retour.»
Entre le suivi des soins, celui qui souffle sur ses 58 bougies cette année a découvert «un bel endroit, cadre très reposant. Je dis infiniment merci à Yann Anoko. Je lui témoigne toute ma profonde gratitude pour sa disponibilité et les services gracieux à ma modeste personne.»
L’hôtel Seme Beach a toujours démontré son côté sociable pour les défavorisées. Comme nous confie le Dg Yann Anoko, «si la nature a été généreuse sur ce site mythique où se trouve Seme Beach, l’entreprise qui exploite doit penser aux autres qui, à l’extérieur, souffrent ou ne peuvent pas facilement y accéder. Nous avons quelques idées pour aller plus loin dans cette démarche sociale et tant mieux si cela réussit. Par ailleurs nous réfléchissons avec l’Ong Mosoh basé à Nkongsamba, sur la question de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Nous allons organiser des voyages pour ces personnes afin d’améliorer l’accessibilité de Seme Beach aux non-voyants, et aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant ou béquilles.»
Le top management de Seme Beach s’estime «béni, malgré un environnement difficile nous recevons beaucoup de nos clients et partenaires. Alors il est utile de penser aux autres et à l’occasion par exemple de la Jif, les femmes de l’hôtel ont pensé à visiter une école et offrir quelques dons. C’est un geste qui n’est pas énorme, mais c’est un début. Et nous réfléchissons avec un autre partenaire à faire plus pour la rentrée scolaire pour les 166 enfants scolarisés de cette école.»
Le prosthethics legs est une initiative de quelques personnes, notamment le Camerounais Edie Johnson Ngwesse, l’orthopédiste Brent et l’église Past Tim.
Valgadine TONGA