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Décès de l’ex Sg de l’Onu : Kofi Atta Annan et la paix dans le monde

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L’homme qui s’est éteint samedi dernier en Suisse a de toute sa carrière au sein de l’Onu, milité pour un comportement plus équitable des grandes puissances vis-à-vis des pauvres. Il a en fin de carrière interpellé les Etats unis, leur demandant de respecter les droits de l’homme même dans la lutte contre le terrorisme.

Il est né le 8 avril 1938 à Kumasi au Ghana. Il s’appelait Kofi Atta Annan, le 7ème Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unis, poste le plus élevé de cette institution qu’il a occupé pendant deux mandats de 5 ans, du 1er janvier 1997 au 31 décembre 2016. Il prenait ainsi la place occupée avant lui par l’égyptien Boutros Boutros Ghali, le Péruvien Javier Perez de Cuellar, l’Autrichien Kurt Waldheim, le Birman Maha Tray Sithu U Thant, le Suédois Dag Hammarskjold et le NovégienTrygve Halvdan Lie. Alors qu’on évoquait encore ses dernières sorties au cours desquelles il demandait aux dirigeants africains d’éviter de s’éterniser au pouvoir, alors qu’il était désormais engagé dans la sensibilisation des jeunes à prendre leur destin politique en main, on a appris samedi 18 août 2018 par un communiqué de sa fondation qu’il est « décédé paisiblement après une courte maladie. » Cela se passait à Berne en Suisse, à l’âge de 80.

L’homme qui s’est éteint samedi dernier en Suisse a de toute sa carrière au sein de l’Onu, milité pour un comportement plus équitable des grandes puissances vis-à-vis des pauvres

Cet homme à la barbe poivre sel et bien arrondie, une voix claire articulant un anglais limpide, c’est lui qui a fait la fierté des africains dès 1997, en accédant au prestigieux poste de Secrétaire général de l’Onu, dans un contexte où la peau noire était encore discréditée dans les hautes instances des organisations internationales. A partir de cette année en effet, beaucoup d’africains, minés par la misère, les famines et les guerres civiles de partout, ont commencé à s’intéresser de près à l’Organisation des Nations Unis, en se demandant ce que leur frère pouvait faire pour un continent en proie à tous les malheurs.

Longue carrière

Mais ce n’est pas cette année-là que le fils de Kumasi commençait à arpenter les couloirs du siège des Nations Unis à New York. Depuis 1962, il travaille déjà pour l’Organisation mondiale de la santé, comme fonctionnaire d’administration et du budget. Il occupe ensuite un poste à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, à Addis-Abeba en Éthiopie, à la Force d’urgence des Nations unies (FUNU II) à Ismailia, au haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Genève.

Il revient au Siège des Nations unies à New York de 1987 à 1990  comme sous-secrétaire général à la gestion des ressources humaines et coordonnateur des Nations unies pour les questions de sécurité. Dès 1990 il devient le sous-secrétaire général à la planification des programmes au budget et à la comptabilité.

Embourbé dans les conflits                     

Cette année-là, après l’invasion du Koweït par l’Irak, kofi Annan reçoit du secrétaire général pour mission spéciale d’organiser le rapatriement de l’Irak de plus de 900 fonctionnaires internationaux et ressortissants de pays occidentaux. Il dirige ensuite la première équipe des Nations unies chargée de négocier avec l’Irak sur la question de la vente du pétrole pour financer l’aide humanitaire. Après cette mission, son destin se conforte au Nations Unis. Il est promu en 1993, sous-secrétaire général de Boutros Boutros-Ghali, et Le 17 décembre 1996, Kofi Annan devient à 58 ans le premier Africain subsaharien élu au poste de Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies.

Impuissant face au manque de sincérité des grandes puissances

Boutros Boutros Ghali.
Boutros Boutros-Ghali

Pour son continent, Kofi Annan aura tout essayé, mais à la limite de ses moyens, car les mains étaient quelque peu liées. En 1994 déjà, alors que la guerre civile fait rage au Rwanda, il est secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix. Mais comme toute une génération de responsables, diplomates et ministres des Affaires étrangères, Kofi Annan restera marqué à jamais par l’incapacité de la communauté internationale à prévenir et empêcher le génocide au Rwanda en 1994, qui fit 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la population tutsi. Quand il prend les rênes de l’organisation en 1997, son engagement pour la paix en Afrique en particulier et dans le monde en général ne souffre d’aucun doute. À l’occasion du 10e anniversaire du génocide, il déclarait que «la communauté internationale n’a pas été à la hauteur au Rwanda et cela devra toujours être pour nous une source de regrets amers et de chagrin.» 

Dans  son autobiographie, Kofi Annan écrit que ces échecs « m’ont confronté à ce qui allait devenir mon défi le plus important comme secrétaire général : faire comprendre la légitimité et la nécessité d’intervenir en cas de violation flagrante des droits de l’homme». Cet engagement lui vaut le Prix Nobel de la paix, conjointement avec l’organisation en 2001 pour ses «efforts en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique».

Dans son discours d’adieu au poste de secrétaire général auquel lui succède le Sud-Coréen Ban Ki-moon, à la fin du mois de décembre 2006, Kofi Annan fustige la politique des États-Unis qu’il appelle à suivre la voie du multilatéralisme en acceptant notamment l’élargissement du Conseil de sécurité et à respecter les droits de l’Homme «jusque dans sa lutte contre le terrorisme.» Il reprend la formule historique de l’ancien président des États-Unis Harry Truman dont il invite les dirigeants actuels à suivre l’exemple : «La responsabilité des grands États est de servir et non pas de dominer les peuples du monde

Engagement pour la paix

Après le départ des nations Unis en 2006, son engagement pour la paix dans le monde ne s’arrête pas là. Le 4 octobre 2007 il devient le nouveau président de la Fondation de soutien à l’Organisation mondiale contre la torture,  la plus importante coalition internationale d’ONG actives dans la protection des droits de l’homme dans le monde, regroupant 282 membres dans 92 pays, afin de contribuer à la prise de conscience de l’érosion du respect des droits de l’homme et des normes internationales, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et des politiques sécuritaires. Il préside également, à partir de sa création en 2007, l’African Progress Panel qui rassemble de personnalités internationales (notamment Tony Blair, Bob Geldof et Michel Camdessus), engagées dans la défense du continent africain et chargé, notamment, du suivi des engagements du sommet du G8 de Gleneagles de 2005.

Membre du comité d’honneur de la Fondation Chirac à son lancement en 2008 par l’ancien président de la République française Jacques Chirac, Kofi Annan participait au jury du prix pour la prévention des conflits que cette fondation décerne annuellement. Il a également créé la Kofi Annan Foundation, consacrée au développement durable et à la paix. Il faisait surtout  partie du groupe des Global Elders, un groupe des anciens ou sages, universels créé par Nelson Mandela afin de promouvoir la paix et les droits de l’homme dans le monde. Il s’en va convaincu qu’il a de sa carrière, posé sa pierre pour l’édification d’un monde qu’il espère plus pacifique, même et surtout après lui.

Roland TSAPI

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