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Foire de Lendi 2025 : Matireng, la doyenne qui sublime la nature et la tradition par le bijou

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Figure emblématique de la création textile et artisanale camerounaise, Irenne Ngo Ngock Matip, plus connue sous son nom d’artiste Matireng, marque de son empreinte la deuxième édition de la foire de Lendi, ouverte mardi 23 décembre 2025. Basée au marché d’Eséka, la styliste-modéliste et promotrice de l’établissement Beaut’Africaine y expose ses bijoux aux côtés d’une soixantaine d’exposants.

Pionnière du stylisme au Cameroun, Matireng débute sa carrière dans les années 1990. Elle fait partie des toutes premières stylistes-modélistes du pays, aux côtés des célèbres Ngallè Djeuman. « Nous voulions montrer aux Camerounais qu’il existe des stylistes au Cameroun », rappelle-t-elle. Forte de cette ambition, elle constitue au fil des années une collection de plus de cent modèles, aujourd’hui reconnus à l’international, mais souvent reproduits sans que leur origine ne soit connue.

En 1994, elle marque un tournant décisif dans l’histoire du textile camerounais en internationalisant le Kaba Ngondo, tenue traditionnelle qu’elle contribue à faire rayonner hors des frontières nationales indique-t-elle. Cette même année, son talent est récompensé par un troisième prix au concours du meilleur artisan, organisé par la délégation régionale du Commerce pour le Littoral.

Aujourd’hui, Matireng concentre son travail sur la création de bijoux artisanaux, fruits de longues recherches inspirées par la nature. « Tout ce qui passe sous mes yeux, je cherche à le transformer », confie-t-elle. Parmi ses projets phares figure le Ngangambi, une matière issue de la peau récupérée lors de l’extraction du vin de palme. Depuis l’année dernière, elle travaille à transformer ce matériau en tenue traditionnelle en pays Bassa-Bati-Pô.

Lire aussi :Foire de Lendi : la 2ème édition lancée sous le signe de la continuité   

Le processus de fabrication est long et minutieux. Pour réaliser un collier, il faut parfois attendre jusqu’à deux ans. Les graines utilisées doivent d’abord laisser pourrir leur noyau avant d’être transformées. Ainsi, les graines ramassées une année ne deviennent bijoux que l’année suivante. Travaillant exclusivement à la main, Matireng ne produit qu’un à deux bijoux par jour.

Au-delà de l’artisanat, sa démarche est profondément spirituelle. Devenue prêtresse, Mbombog des femmes en pays Bassa, elle revendique un retour aux traditions. « Je travaille avec les mains et avec les esprits », explique-t-elle. Ses bijoux, en plus de leur fonction esthétique, sont conçus comme des objets de protection spirituelle et divine.

Artiste complète, Matireng intervient dans tous les domaines du textile. Elle a également été promotrice d’une foire dédiée à la valorisation des objets d’art anciens et à la place du textile au Cameroun, organisée tous les deux ans. Faute de soutiens financiers durables, cette initiative a toutefois fini par disparaître. À la foire de Lendi, Matireng incarne la mémoire vivante d’un artisanat camerounais authentique, enraciné dans la tradition, mais résolument tourné vers l’avenir.

Blanchard BIHEL

 

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