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Robert Roger Ngangue : « Ce projet vise la résolution des causes profondes de cette détresse populaire et du malaise social»

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Percer l’abcès de la colère des Camerounais pour mieux panser la plaie et éviter une gangrène. C’est le but de ce projet novateur et inédit que lance le Conflictologue et Coordonnateur général du projet Give Peace a Chance (GPaC), Robert Roger Ngangue. Dans cette interview, Robert Roger Ngangue nous parle notamment de ce sondage qui donne la parole aux citoyens sur l’ensemble du territoire national et la diaspora, du grand concours d’art  organisé autour du projet.

Vous lancez un grand sondage d’opinion sur ce que vous avez baptisé l’apaisement post-électoral. De quoi s’agit-il exactement ?

La majorité des élections organisées partout dans le monde représentent des expressions positives de la volonté des peuples de choisir librement leurs dirigeants. Dans des situations normales, elles peuvent être un facteur d’unification et de consolidation de la paix et des acquis de développement. Dans certaines circonstances, en revanche, les élections courent le risque de devenir un facteur de division et de déstabilisation, voire de violence, comme on a pu l’observer récemment dans certains pays autour de nous. Ainsi, la surenchère électoraliste peut cristalliser les colères, les frustrations, les ressentiments, les rancœurs et les divisions qui font généralement le lit des violences aux répercussions inimaginables sur la stabilité institutionnelle, politico-sociale et économique. Dans le contexte camerounais, les fondations de la République ont failli être ébranlées lors des joutes électorales d’octobre dernier. Le ras-le-bol et les manifestations qui ont dégénéré en pillages et troubles graves à l’ordre public ont fissuré profondément la cohésion sociale chère au Cameroun. Après les tensions qui ont failli créer un embrasement, l’accalmie est de retour. Il faut donc réapprendre à revivre ensemble, à se tendre et se tenir la main et à retisser les liens invisibles de notre âme collective en mettant un accent particulier sur les sujets qui fâchent et les espoirs/attentes pour servir de boussole. C’est en cela que reposera une escalade et un apaisement durables. C’est l’ambition que nourrit cette campagne nationale pour la non-violence en période électorale au Cameroun qui déroulera pendant 2 mois, du 23 septembre au 22 novembre 2025.

Lire aussi : Troubles post-électoraux/ Pr. James Mouangue Kobila : « Les individus impliqués dans les manifestations pacifiques étaient des émeutiers et insurgés armés»  

Comment est né ce projet ?

La violence, le chaos ou les conflits armés exercent manifestement des effets récurrents et dévastateurs sur l’individu, la société, les communautés, les institutions, l’économie et l’Etat. Il est constaté en même temps que l’échec de la prévention impose un prix extrêmement élevé pour la reconstruction, à fortiori en cette période actuelle de crise financière mondiale. Si les conflits sont inévitables, car inhérents à la nature humaine, en revanche, les violences et la guerre sont évitables par notre engagement commun et indéfectible pour la paix.

De plus, la plupart des observateurs politiques et analystes des conflits ont prédit que les élections de 2025 se dérouleraient sous haute tension et que le Cameroun était assis sur un volcan de colère et de frustrations populaires avouées ou non, surtout longtemps accumulées. Par ailleurs, le dialogue, la concertation, l’écoute, la tolérance, bref les infrastructures de la paix et de la réconciliation se sont érodées ces dernières décennies, concourant ainsi au malaise général dans toutes les strates de la vie politico-sociale, économique et institutionnelle. Face à la magnitude d’un tel volcan potentiellement ravageur, il y a lieu de s’employer à imaginer des approches d’apaisement et de prévention des violences liées aux élections, combinant la sensibilisation, le dialogue public et démocratique, la médiation, la diplomatie de paix, l’encensement des dividendes de la paix et de l’appartenance commune à une nation malgré les différends. Bref, de restaurer la confiance et le dialogue entre les différents protagonistes pour casser les ressorts des griefs sous-jacents à cette grogne montante et atténuer les risques possibles de violence électorale. Il s’agit ici d’éviter que la désespérance des couches sociales écrasées par la pauvreté galopante, et d’une jeunesse massivement désœuvrée, ne profitent de l’effervescence populaire des joutes électorales pour féconder des explosions sociales aujourd’hui inimaginables. Voici donc reprises ci-haut, les fondations de notre projet Give Peace a Chance (GPaC).

L’élection présidentielle est derrière nous. La crise qui s’en est suivie aussi. Pourquoi donc ce projet maintenant ? Quelle en est l’opportunité ?

Certes, il y a le retour à l’accalmie. La psychose générale est derrière nous! J’en profite pour saluer chaleureusement toutes les institutions tant étatiques que non-étatiques, nationales, régionales et internationales dont les efforts croisés ont permis le retour de nos enfants à l’école, la reprise de la liberté de circulation des biens et des personnes et la réouverture des commerces. Cependant, je déplore les décès enregistrés et reste persuadé que toute la lumière sera faite sur les circonstances de ces incidents tout en adressant mes condoléances aux familles endeuillées.

Par ailleurs, nous avons une obligation de mémoire et il faudrait tirer les leçons de cette crise post-électorale, fut-elle brève, pour prévenir de telles situations fâcheuses lors des futures échéances électorales mais aussi et surtout planter les semences d’un apaisement durable orienté sur l’écoute attentive des cris de la population et la résolution des causes profondes de cette détresse populaire et du malaise social.

C’est dans ce contexte qu’intervient le grand sondage citoyen sur le thème : Ta voix compte : Le Cameroun t’écoute : Exprime ta colère et tes aspirations. Il vise à identifier les racines des tensions post-électorales et inviter les Camerounaises et les Camerounais à se prononcer sur les chantiers urgents et prioritaires pour un Cameroun meilleur et plus prospère. Ce sondage est anonyme et confidentiel. Il donne la parole aux citoyens sur l’ensemble du territoire national et la diaspora. Il favorise l’écoute citoyenne inclusive, attentive et non-partisane. Il promeut le dialogue indirect entre gouvernants et gouvernés, en vue d’un apaisement durable des tensions post-électorales. Il faut réapprendre à marcher ensemble et à se tenir la main pour construire l’avenir de notre cher et beau pays voué à un très grand destin.

Comment sera implémenté ce sondage et sur quelle période ?

Dans le cadre du projet GPaC visant à prévenir les violences liées aux élections présidentielles de 2025 au Cameroun, un sondage national est prévu pour recueillir les perceptions de la population. Il servira à identifier les colères, déceptions, craintes, frustrations et espoirs des citoyens afin d’orienter les dialogues, les actions de sensibilisation et la rédaction d’un mémorandum à l’attention des décideurs. Le grand sondage public se déroulera du 10 au 20 novembre 2025 et s’adresse aux camerounaises et camerounais des 58 départements du Cameroun ainsi que la diaspora, âgés de 18 ans et plus sans distinction de catégories socio-professionnelles. Un lien conduisant sur un formulaire comportant des informations sociodémographiques, les sources et les manifestations de la colère et les attentes et les aspirations. Ce lien et le formulaire anonyme et confidentiel y relatif sont disponibles en ligne via les plateformes numériques WhatsApp (673026666) et Facebook du projet Give Peace a Chance GPAC http://www.facebook.com/share/1DEeSgyyt4/http://www.facebook.com/share/1DEeSgyyt4/ http://www.facebook.com/share/1DEeSgyyt4/ que nous vous invitons à suivre et à vous abonner pour être informés de nos activités, projets et programmes visant à renforcer les infrastructures de paix, de la médiation et de la réconciliation durables au Cameroun. Les données collectées seront analysées quantitativement et qualitativement pour orienter les efforts et servir de boussole en vue d’un apaisement pérenne.

Vous parlez également de mettre l’art au service de la paix et de la réconciliation au Cameroun ?

Il ne faudrait surtout pas occulter que les élections d’octobre dernier ont déchiré le tissu social et fracturé la cohésion nationale et le sacro-saint vivre-ensemble au Cameroun. Rien de mieux que l’art pour recoudre ces blessures encore béantes et nous réapprendre à nous tenir la main dans la tolérance mutuelle et à remarcher ensemble malgré nos désaccords, bref à reconstruire notre conscience ontologique et à retisser le fil invisible de notre humanité commune et notre imaginaire collectif. Les œuvres d’art peuvent transformer les souffrances en résilience, les larmes et les pleurs en joie et la colère en espoir. Elles savent être baume sur les cœurs endoloris et ont une capacité exceptionnelle à désamorcer les bombes sur nos cœurs et nous transformer vers altruisme, la tolérance, l’ouverture et l’acceptation/respect de l’autre malgré les différends.

Percer l’abcès de la colère des Camerounais pour mieux panser la plaie et éviter une gangrène. C’est le but de ce projet novateur et inédit que lance le Conflictologue et Coordonnateur général du projet Give Peace a Chance (GPaC), Robert Roger Ngangue. Dans cette interview, Robert Roger Ngangue nous parle notamment de ce sondage qui donne la parole aux citoyens sur l’ensemble du territoire national et la diaspora, du grand concours d’art 

Comment sera organisé ce concours et quelle sont les cibles visées ?

Le concours national artistique sur la paix et la non-violence est organisé du 10 au 20 novembre 2025. Les Camerounaises et les Camerounais âgés d’au moins 10 ans sont invités à y participer y compris nos compatriotes de la diaspora. Quatre disciplines sont retenues pour cette première édition, notamment le chant/slam/rap, la poésie, la peinture et le graffiti sur les thèmes de la paix, la non-violence, la réconciliation, l’unité nationale, la cohésion sociale, la recouture du tissu social déchiré, la coexistence pacifique, le destin commun malgré différences et désaccords, le dialogue au lieu de violence et le bain de sang pour régler nos désaccords, se tenir les mains pour avancer et construire ensemble l’histoire de notre pays.

Les messages repris dans les œuvres d’art doivent rapprocher et apaiser les cœurs, panser les blessures, encenser les valeurs qui devraient guider notre pays vers son plus grand rayonnement, réconcilier, rassembler et retisser les liens de solidarité et de fraternité, toucher nos esprits et nos âmes pour faire vibrer en nous le fil invisible qui célèbre le patriotisme agissant, la grandeur du Cameroun et notre appartenance commune à cette grande nation malgré nos différences, nous obligeant ainsi à plus de tolérance, à nous serrer les coudes, à régler pacifiquement nos désaccords et à dépasser nos rancœurs lorsque le triangle national est en péril.

Toute personne souhaitant concourir est priée de transmettre une vidéo d’une durée maximale de 2 minutes, présentant son œuvre et de l’envoyer au numéro WhatsApp 673026666 avant le jeudi 20 novembre 2025 à minuit. Un comité de délibération siègera le 21 novembre et proclamera les lauréats de chaque catégorie qui seront notifiés pour le retrait de leurs primes respectives au plus tard le 22 novembre 2025.

Qui dit concours dit gains. I y aura des récompenses à l’issue de cette compétition ?

Ce concours artistique s’inscrit dans les efforts d’apaisement du climat post-électoral à travers les œuvres de l’esprit comme véhicule de la réconciliation, de célébration de la coexistence pacifique des communautés et de la grandeur du Cameroun qui obligerait ses enfants à la sagesse et à la retenue en cas de violence et de conflits armes. Au-delà de la prime de 150, 000 FCFA et 100,000 FCFA qui sera attribuée respectivement au premier et second de chacune des 4 catégories en compétition, il y a lieu de noter que ce concours est indirectement une invitation et une contribution citoyenne de la jeunesse en particulier et des artistes en général aux efforts conjoints d’apaisement post-électoral afin que leur voix compte et qu’elle puisse nous inspirer et galvaniser dans la recherche des solutions durables post-crise.

Réalisée avec Valgadine TONGA

 

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