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Urgence vitale : les Camerounais se forment aux premiers secours

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Une initiative citoyenne et sanitaire d’envergure a rassemblé ce samedi, 8 novembre 2025 à Star City de Bonamoussadi, des dizaines de participants désireux d’apprendre les gestes qui sauvent.

Dès 9h de ce samedi 8 novembre 2025, la salle de Star City à Mahima Bonamoussadi était comble. Au programme : formation aux gestes de premiers secours, sensibilisation à l’impact psychologique des accidents et des mauvaises nouvelles, et promotion d’une approche intégrative alliant soins conventionnels et médecine naturelle. L’un des temps forts de la matinée a été la démonstration de la Position Latérale de Sécurité (PLS), essentielle pour maintenir en vie une personne inconsciente après un accident. Sous la direction de formateurs aguerris, les participants ont appris à manipuler un blessé sans aggraver son état. « Quand vous avez quelqu’un qui est inerte, inconscient, ne le bougez pas n’importe comment. Il faut le placer en position latérale de sécurité, du côté droit, pour ne pas comprimer le cœur », a rappelé le physiothérapeute Emmanuel Sylvio Nzie Binzouli.

Position latérale de sécurité

Des risques psychosomatiques sous-estimés

Au-delà des gestes techniques, le séminaire a mis en lumière les conséquences souvent ignorées des chocs émotionnels, notamment lors de l’annonce d’un décès. « Au Cameroun, on observe de plus en plus de décès lors de cérémonies de deuil. La personne, déjà fragile, reçoit la mauvaise nouvelle et fait un AVC quelques heures après », a témoigné un intervenant. Le Dr Joël Ndongmo, médecin urgentiste et participant actif, a insisté sur l’importance du timing et de l’accompagnement : « Annoncer une mauvaise nouvelle ne se fait pas à la légère. Il faut évaluer l’état psychologique de la personne, connaître ses antécédents médicaux – hypertension, diabète – et assurer un suivi immédiat. »

La naturopathie et l’usage de produits naturels ont également été abordés comme alternatives non agressives. Duchelle Kegam, spécialiste de la médecine du bien-être a cité l’exemple du thé de romarin, « excellent pour la mémoire, la digestion et la gestion du stress. Les huiles et les thés naturels que nous produisons sont utilisés pour les massages et la prise en charge des patients. Nous travaillons en collaboration avec les kinés ». Elle a également évoqué les problèmes sexuels précoces chez les jeunes, souvent liés à la pression sociale et au stress, et proposé des solutions naturelles pour « nettoyer les vaisseaux et rétablir les fonctions sans recourir à des excitants chimiques ».

Pierre Hervé Mayack, porteur du projet et créateur de l’association Les Gestes qui Sauvent (LGS Corp), a confié : « Je suis venu au Cameroun pour partager une expertise acquise en Europe. Ici, nous n’avons pas la culture du secourisme, mais celle du sensationnel : on filme les accidents, on ne porte pas secours. Pourtant, chacun peut apprendre à sauver une vie. » Il a plaidé pour une institutionnalisation de ces formations dès le bas âge, comme c’est le cas dans certains pays occidentaux. Emmanuel Sylvio Nzie Binzouli, photothérapeute titulaire de la certification internationale World Physio et formateur, s’est réjoui de l’engouement du public : « Aujourd’hui, nous lançons la première étape d’un projet national. Les Camerounais doivent savoir réagir face à l’inconscience, faire un garrot, un massage cardiaque… Ces gestes, on peut les apprendre en 30 secondes, mais ils changent tout. »

Lire aussi :Emmanuel Sylvio Binzouli : « La peur et la frustration sont le lourd quotidien »   

Ce séminaire s’inscrit dans une dynamique plus large : autonomiser les citoyens, renforcer la solidarité communautaire et désengorger les structures de santé. Sur le plan politique, il participe à une politique de santé publique proactive, centrée sur la prévention. « Ce que nous faisons aujourd’hui est un modèle reproductible partout en Afrique. Notre souhait est d’étendre la formation dans les entreprises, les écoles et établissements…et pourquoi pas, que les gestes de premiers secours soient inclus dans le programme académique de l’éducation de base, comme c’est le cas en France», a conclu Pierre Hervé Mayack.

Lire aussi :Pierre Hervé Mayack : « C’est quand une situation de mort s’approche de ta famille que tu réalises l’importance des gestes qui sauvent »   

Face aux urgences, ces « gestes qui sauvent » ne sont plus seulement une compétence médicale, mais un devoir civique. Et comme l’a si bien résumé Nzié Emmanuel : « La vie n’a pas de prix. Chacun de nous peut faire sa part. »

Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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