Dans le même temps que s’estompe jusqu’à l’extinction le tintamarre de la caravane électorale, avec ses interminables convois bruyants, ses envolées oratoires aux accents messianiques, et ses foules survoltées, voici que s’installe le temps de la réflexion. Mieux, de la médiation. Temps de silence pendant lequel chaque citoyen électeur, dans la collégialité délibérative de son jugement, scrute, pèse et soupèse les accords, les dissonances, les concordances, les contrastes et la pertinence des promesses contenues dans les alléchants projets de société, présentés par les nombreux candidats à la fonction de Président de la République.
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En grand seigneur, courtisé comme jamais auparavant, et conscient de porter en lui une parcelle de la souveraineté populaire, le citoyen électeur va décider de porter ses faveurs sur l’un des prétendants. Un seul. Car pour exprimer l’entière substance de sa sacralité, de même que son infaillibilité, l’acte pontifiant de demain 12 octobre 2025, ne devra s’entacher d’aucune ambiguïté, sous peine de se voir frappé de nullité. Ce qui serait bien dommage, au moment où chaque voix compte, chacune étant parfaitement égale à l’autre.
Cet acte se nomme le vote, autrement dit, l’adoption d’un citoyen candidat sur la base de ses seules idées, de ses seules propositions. Le vote dont le secret ne sera partagé qu’avec un isoloir enfermé dans son éternel mutisme.
Après avoir ainsi accompli son devoir, le citoyen électeur va tranquillement regagner son domicile, se gardant de toute discussion portant sur les tendances ou pronostics en rapport avec le scrutin. Libre à lui d’assister au dépouillement prévu dans les temps et modalités préalablement définis.
Le citoyen soldat est lui aussi astreint à ce même protocole de la mécanique électorale, à ce même devoir de réserve sur son opinion, astreint au secret sur la nature de son vote. Étant donnée l’absence de bureaux de vote au sein des casernes, le soldat votant devra se joindre à ses compatriotes civils pour exercer son droit d’électeur. Il regagnera par la suite son unité s’il est de service, ou alors son domicile s’il est de repos.
Par ailleurs, et en attendant la proclamation solennelle du résultat des urnes par les instances appropriées, il ne serait pas de trop de conseiller à nos concitoyens d’œuvrer à la construction et au maintien d’une atmosphère de paix et de sérénité, en s’abstenant notamment de conjectures sur le dénouement du scrutin.
De même, les prédictions intéressées véhiculées par des individus prétendument bien introduits devront être prises pour de simples ergotages dénués de toute consistance. /-
ATONFACK GUEMO
Capitaine de Vaisseau
Chef de division de la Communication – Mindef