L’on nous aura fat accroire, que les énergies dites renouvelables étaient la panacée pour parvenir à un infléchissement de la montée en température du climat. Nous serons alors fortement incités à nous lancer dans le processus coûteux, pas tout à fait maitrisé et encore moins totalement probant, de la transition énergétique. Dit autrement, et sous le prétexte de la protection de la couche d’ozone, nous devrons renoncer à tirer profit des sources d’énergie à notre disposition, celles-ci étant jugées extrêmement polluantes.
Ces mêmes énergies fossiles qui ont bâti la fortune des nations plus nanties, et auxquelles lesdites nations reviennent aujourd’hui avec un réel empressement, ce d’autant que de fortes secousses se produisent dans la tectonique des plaques géostratégiques. Devrait-on alors, lâcher la proie pour l’ombre ?
Au chapitre des relations internationales, il nous aura été dit et répété à foison, que les temps avaient irrévocablement changé. Que dorénavant, la coopération mutuellement bénéfique avait remplacé les accords léonins. Que l’esprit d’égalité avait définitivement supplanté l’habitude de domination. Sauf qu’à peine ce nouveau paradigme énoncé, la lutte pour le contrôle de territoires et de matières premières repartait de plus belle. Des États-puissances ne s’embarrassant même plus de circonvolutions pour annoncer leur désir de réinstaurer leur imperium sur des nations jadis considérées comme vassales.
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Sommés de se prononcer pour un camp ou pour l’autre, invités à servir sur notre sol des intérêts qui ne sont pas les nôtres, nos États doivent s’armer d’un courage exceptionnel pour faire prévaloir nos propres intérêts. Une attitude souverainiste qui, pour légitime qu’elle fût, n’est pas sans présenter quelque danger, des recours à la force étant publiquement envisagés, et des campagnes de déstabilisation clairement promises aux États réfractaires à la résurgence de l’idéologie de la domination.
Par ailleurs, le conditionnement moral et intellectuel n’est pas en reste de cette grammaire de la puissance univoque et absolutiste. Des idées préconçues font ainsi office de pistes de réflexion, des narratifs mensongers prêt-à-diffuser établissent le fait, prononcent le verdict, désignent le coupable, et l’opinion d’une poignée de privilégiés vise à imposer l’unanimité.
Tout ceci, parce que les chantres de la mondialisation et la globalisation, se sont avérés incapables d’intégrer la nouvelle donne égalitaire qu’ils auront eux-mêmes annoncée, prônée et encouragée. Incapables également de contrarier l’objectif d’affirmation de nos peuples, hier encore du Tiers-monde, aujourd’hui émergents. Aussi, les barrières de la discrimination idéologique sont rebâties à la hâte, et les démons de l’hégémon sont plus que jamais de retour. De quoi convenir que les habitudes, les vieilles de surcroît, ont la peau dure.
Pour les nations cibles de ces expéditions corsaires en préparation, le danger ne réside pas tant dans le vacarme prémonitoire à d’hypothétiques bouleversements, ces derniers n’étant pas toujours inéluctables. Le danger qui nous guette, le vrai, réside dans la friabilité du patriotisme de quelques-uns d’entre nos concitoyens, dont certains se montrent disposés à se mettre au service de la prédation, contre quelques menues faveurs somme toute aliénantes.
À nous donc de faire bloc face aux tentatives de déstabilisation de nos institutions. À nous de répondre par l’intelligence aux biais cognitifs d’inversion morale véhiculés par leurs médias. À nous de construire notre pays par le travail. À nous de croire en la force irrésistible de notre Unité !!! /-
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de Division de la Communication Mindef