Le séminaire de formation des officiers de la marine camerounaise ouvert la 26 mars 2024 à la base navale de Douala vise à doter l’administration judiciaire au traitement des infractions maritimes.
Il était temps pour l’Etat du Cameroun d’arrimer sa législation aux conventions internationales Régionales et sous régionales traitant des questions de sécurité et sûreté maritimes auxquelles il a souscrit. Le décret du président de la République du 27 décembre 2022 portant répression de la piraterie, du terrorisme et des atteintes contre la sécurité de la navigation maritime et des plateformes s’inscrit dans cette volonté d’arrimage. Le corps de la marine nationale étant la force en première ligne des questions de sécurité maritimes, opère une mise à jour en renforçant ses capacités notamment au niveau de la ressource humaine. Le séminaire de formation des officiers de police judiciaire de la marine qui se tient à la base navale de Douala depuis la 26 mars 2024 rentre dans la cadre d’une montée en puissance de la marine nationale avec pour objectif l’accomplissement de ses missions de protection de l’espace maritime camerounais.
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S’il convient de reconnaitre l’intangibilité de l’espace maritime camerounais qui fait d’ailleurs partie intégrale de son territoire, en revanche, il convient de rappeler que des activités illicites continuent de mettre en mal le commerce maritime dans les eaux camerounaises et par ricochet l’économie nationale. Cet état de choses interpelle la marine nationale dans ses missions de sécurisation et de sureté de l’espace maritime. Seulement, elle se trouvait limitée dans son action face aux infractions maritimes du fait de l’absence d’un cadre législatif permettant de connaitre de ce type d’infraction. Depuis la mise en place de ce cadre législatif et dont la formation des officiers de police judiciaire à compétence spéciale de la marine est le corolaire, le dispositif stratégique de surveillance de la marine s’en renforcé, tout comme l’administration judiciaire militaire qui faisait montre de certaines lacunes au cours des traitements des infractions va s’enrichir d’une expertise capable de connaitre des infractions commises en mer.
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Ils sont une cinquantaine d’officiers admis à cette formation pour la première vague. Le représentant du ministre de la Défense, le capitaine de vaisseau Aimé Francis Nganwa, à la cérémonie de lancement officiel de ce séminaire de formation, a recommandé aux officiers de prendre la mesure des enjeux que revêt cette formation au double plan économique et sécuritaire. Allant dans le même sens, le commandant de la base navale de Douala, Jean Michel Mfegue a sollicité de cette cuvée d’officiers en formation, la rectitude morale et la rigueur dans l’exercice de leur future fonction d’officiers de police judiciaire, ce d’autant que l’espace maritime camerounais fait l’objet de convoitises, ce qui explique l’intensification des activités aussi bien traditionnelles qu’illicites en mer avec des conséquences néfastes sur les aspects économiques et sécuritaires. La formation a pris fin le 29 mars 2024, reste attendue la prestation de serment par devant les autorités judiciaires militaires afin d’asseoir toute la légalité des officiers de police judiciaire à compétence spéciale assermentés.
FLESS