Depuis mardi, une vague d’arrestation des leaders sécessionnistes balaie les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Des avocats se sont constitués pour plaider pour la libération de leurs confrères.

Mardi 17 janvier 2017, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi a décidé via un arrêté que : «Sont nuls et de nul effet, pour objet et activités contraires à la Constitution et de nature à porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire, à l’unité nationale et à l’intégration nationale, les groupements dénommés ‘‘Southern Cameroons national council’’ (Scnc) et ‘‘Cameroon anglophone civil society consortium’’ (Cacsc).» Ce jour là même, les arrestations ont commencé.
Fontem Neba et l’avocat Agboh, ainsi que de nombreux militants, du consortium et du Scnc, -qui prône la sécession du Cameroun-, ont été arrêtés mardi soir par les éléments du Groupement mobile d’intervention GMI. Mancho Bibixy a suivi le mercredi soir. Il est présenté par les forces de sécurité comme le précurseur des violentes manifestations de Bamenda le 8 décembre 2016. Autre arrestation de source policière, l’arrestation d’un enseignant du lycée de Bambili (Nord Ouest), présenté comme «le cerveau des sécessionnistes».
Lors de leur interpellation, des drapeaux de la sécession, des milliers de tricots, des fiches de retrait d’argent ont été saisis chez les personnes arrêtées ont été retrouvés sur eux, renseigne notre confrère www.Koaci.com qui cite là les services de renseignements. «La police signale également que ces fiches de retrait, sont expédiées par la diaspora anglophone, notamment depuis l’Afrique du Sud, la France, les Usa, la Grande Bretagne, l’Allemagne et le Canada, en soutien au mouvement sécessionniste.»
Pour plaider la cause de leurs confrères gardés au Secrétariat d’Etat à la Défense, un grand nombre d’avocats (70 selon radio Equinoxe et une vingtaine selon Koaci.com) se sont constitués pour la défense. Parmi eux, l’ancien bâtonnier Akere Muna et son frère Bernard Muna, ancien procureur près du tribunal pénal pour le Rwanda. Au début de ce qui s’est mué en revendications politiques, c’était une «simple» grève des avocats et des enseignants. L’Etat a manifestement mis fin aux négociations au lendemain des violences sur des élèves par des enseignants et certains jeunes dans des établissements à Limbe et à Bamenda.
Daniel NDING