La chanteuse a présenté sa première collection artistique à l’espace Doual’Art, ce vendredi 9 décembre 2022.
On a toujours connu Adango Salicia comme cette chanteuse à la voix forte, sensuelle, écorchée. Il faudra dorénavant ajouter d’autres cordes à son arc. Ce vendredi 9 décembre 2022, la galerie Doual’Art dévoile la Adango plasticienne et artisane, à travers son exposition Kreamystik. Pour cette première collection, Adango présente au public l’essentiel de ses travaux de plus de deux ans.
Envoutés par les chansons de l’artiste en fond sonore, les amateurs d’arts s’émerveillent devant le tableau de bijoux faits notamment à base de bois et de cauris. Sans aucun prérequis académique, Adango poursuit sa découverte d’elle-même, avec les ‘‘Funky Kallabash’’ ; une collection de calebasses peintes, que l’artiste humanise, des calebasses transformées également en veilleuses. Kreamystik c’est aussi des toiles qui expriment la folie de l’artiste, avec les peintures ‘‘Les Mondes étrangers’’ et les ‘‘Marionnettes Kreamystik’’…
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L’installation ‘‘Les Grandes royales’’ vit au cœur de l’exposition. «Il y avait tellement d’émotions qui émanaient de moi en ce moment, et c’est ce qui ressort dans ces sculptures. Il s’agit aussi de représenter la femme dans sa faiblesse, dans sa nudité totale, dans son espoir, sa beauté et sa laideur parce que dans notre société, la femme doit toujours faire plus que les hommes», confie l’artiste. «Avec cette exposition, j’ai l’impression de faire du strip-tease pour la première fois, devant des inconnus, parce que je me livre. En faisant ces travaux, je découvrais en même temps les toiles, les calebasses, les couleurs. Ce n’est pas un travail préconçu. C’était de la spontanéité. Ce que je fais ce n’est pas forcément dans les codes. Je n’ai pas pris de cours. C’est vraiment ce qui venait de moi, la simplicité, l’imaginaire, les rêves. Rien n’était calculé. C’est juste qu’au fur et à mesure, le travail prenait des formes», explique la jeune plasticienne. Comme aime le dire le maître Koko Komegne, présent à l’exposition, «un artiste doit aller à l’instinct, sans trop de réflexions».
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Si Adango est «fière de ma renaissance», c’est parce qu’en se cherchant dans les arts visuels et l’artisanat, elle a réussi à surpasser les temps forts du covid. Il était devenu «vital pour moi de m’exprimer autrement», en absence de spectacles vivants. Le résultat est contemplatif à l’espace Doual’Art, jusqu’au 15 janvier 2023.
Valgadine TONGA