La 38ème session ordinaire s’est tenue ce vendredi 28 octobre 2022 à Yaoundé.
La 38ème session ordinaire du Conseil des ministres de l’Ueac (Union économique d’Afrique Centrale) est sûrement la dernière du gouvernement Daniel Ona Ondo. Entré en fonction en 2017, le président de la Commission Cemac cède son siège en novembre. Pour baliser le terrain à la nouvelle équipe, le professeur Ona Ondo a tenu à préparer le budget pour l’exercice 2023. C’est l’objet des travaux de ce vendredi 28 octobre 2022 à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
Les ministres de la communauté ont adopté le budget arrêté en ressources et en emplois à la somme de 72 357 262 433 (Soixante-douze milliards trois cent cinquante- sept millions deux cent soixante-deux mille quatre cent trente-trois) Fcfa. Un budget en baisse de 3,91%, soit 2.767.874.044 Fcfa, par rapport à 2022. Une baisse qui résulte, une fois de plus, de la faible mobilisation des financements extérieurs et des fonds de développement communautaire, ainsi que du faible recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration. La Cemac estime que le taux de croissance devrait s’établir à 3,5 % en 2022 et à 3,3% en 2023.
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Ce budget qui se veut réaliste doit permettre notamment la réalisation des projets intégrateurs et autres défis communautaires, au rang desquels «la limitation de la dépendance à l’exportation des matières premières, la confirmation de la résilience des économies de la Cemac en cas des perturbations des échanges internationaux, la poursuite de l’attractivité des économies de la sous-région à travers l’amélioration du climat des affaires», énumère le Pr. Daniel Ona Ondo.
La rencontre a également permis «l’adoption des recommandations relatives à la dette vis-à-vis de l’Union Européenne, la dette sociale de la Communauté, l’étude visant l’audit et la réforme du mécanisme de paiement des indemnités de départ des fonctionnaires et du gouvernement de la communauté», explique le président du Conseil des ministres de l’Ueac, Alamine Ousmane Mey. Le Minepat a aussi rappelé l’importance pour nos Etats de «prendre des mesures budgétaires, monétaires, commerciales et structurelles pour endiguer la tendance récessionniste en vue, et maîtriser l’inflation dans la perspective de la préservation du pouvoir d’achat.»
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Un texte n’a pas été adopté, celui relatif à l’industrialisation de la filière bois dans le Bassin du Congo. «Les ministres ont estimé qu’il faut encore un peu de temps, compte-tenu de la conjoncture économique actuelle dans nos pays. Ils nous ont renvoyés à des études parce qu’il y a un choc énorme. La filière bois amène un manque à gagner fiscal de 80 milliards Fcfa pour le Cameroun. Quand on a mis cette décision en route au Gabon, le pays a perdu 75 milliards. Ça veut dire qu’il faut trouver des mesures d’accompagnement. Le problème reste, parce que nous avons intérêt à industrialiser nos produits, surtout les produits du cru, avant de les exporter», explique Daniel Ona Ondo.
Valgadine TONGA