C’est tout l’enjeu de la 8ème session du Comité sous régional de la Statistique qui a débuté ce lundi 7 mars 2022 à Douala.
«L’information statistique est devenue une ressource vitale et indispensable. Avec la flambée des prix des matières premières et des produits de consommation de base sur les marchés internationaux ainsi que leurs répercussions sur les prix internes et le pouvoir d’achat des ménages, les changements climatiques et bien d’autres phénomènes encore, les décideurs que nous sommes devons être au fait de tous ces bouleversements, et capables de prendre les bonnes décisions qui s’imposent.» Ces propos du président de la Commission Cemac, Professeur Daniel Ona Ondo expliquent si bien l’importance de cette 8ème session du Comité sous régional de la Statistique. Les travaux se tiennent les 7 et 8 mars 2022 au siège de la Beac à Douala.
Le discours du président de la Commission de la Cemac a été lu par son représentant, le Commissaire à la Cemac en charge du Département des Politiques économiques, monétaires et financières, Clément Belibanga. Cette rencontre consacre le lancement du Programme statistique de la Cemac (Stat Cemac 2021-2030), ainsi que la mise en œuvre du plan triennal dudit programme sur la période 2022 – 2024. Les Directeurs généraux des institutions nationales de statistiques, le Directeur général de l’ISSEA, et les directeurs généraux d’autres institutions communautaires vont valider ce programme qui devra être présenté au Conseil des Ministres de l’Ueac.
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Sans statistiques, soutient Clément Belibanga, «on ne peut pas faire une bonne analyse. Si les chiffres sont erronés, les conclusions seront erronées. C’est pour cela que nous devons avoir le même chiffre au niveau de la sous-région sur les productions, pour que nos Chefs d’Etat aient les bons résultats au niveau même de la communauté internationale. Nous avons mis en place aujourd’hui, une commission qui va suivre le programme qui s’étend entre 2021 et 2030.» Il s’agit des statistiques dans tous les domaines de la vie : l’économie, les finances, l’environnement. «Toute la vie économique a besoin de statistique. Quand on veut étudier l’évolution de la formation dans nos Etats, il faut des statistiques fiables. Ces statistiques couvrent tout le domaine de la vie économique, sociale, culturelle, sportive.»
La maîtrise des données statistiques est aussi gage de souveraineté et d’émergence pour les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). «Les projections ne peuvent être bonnes que si la base de données est juste. Il y a toujours des discussions entre nos experts et le Fmi sur les chiffres. Nous ne voulons pas qu’on vienne nous imposer des chiffres. Nous voulons au niveau de la sous-région maîtriser nous-mêmes nos statistiques, pour qu’effectivement, les analyses soient justes, pour des solutions justes en faveur de nos populations respectives», dixit le Commissaire Clément Belibanga.
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Directeur de la Statistique à la Commission de la Cemac, Roland Marc Lontchi Tchoffo, avoue que les statistiques ont cependant la particularité d’être coûteuses. «Le dernier recensement de la population date par exemple de dix ans au Cameroun et on se base dessus pour faire des projections. Le gros problème dans les statistiques c’est les ressources. Une opération comme le recensement demande énormément de ressources. Au Cameroun c’est des milliards de Fcfa.» A côté des finances, le président de la Commission de la Cemac compte sur la bonne foi des Etats pour fournir leurs données statistiques en temps de besoin.
Valgadine TONGA