Après un premier tour cahin-caha, le pays hôte dont la meilleure performance dans le Championnat d’Afrique des nations (Chan) reste les quarts de finale, a hâte de passer ce cap et obtenir son passeport pour les demi-finales. Mais il faudra avant, s’offrir le scalp d’un Léopard féroce qui n’entend pas se laisser déchiqueter.
Une victoire pour poursuivre l’aventure et offrir aux Camerounais, une belle saga du football africain. Mieux qu’un simple vœu, les Lions indomptables A’ en ont fait toute une devise. Ces quarts de finale seront comme la finale avant le jour-dit ; une confrontation qui promet des étincelles. Il est donc interdit de perdre. Il faut tout donner pour gagner. Le Cameroun n’entend pas quitter ce Chan 2020 au moment où la ferveur populaire résonne à l’unisson pour le Onze national dont on ne vendait pas chère la peau en raison du manque de compétitivité consécutif à la guerre qui oppose la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et sa fille la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc). Arrivé à ce stade de la compétition alors que personne ne les attendait, est certes déjà un exploit mais il faudra faire durer le rêve au nom de la Patrie. Pour Salomon Banga et ses camarades, cette confrontation, c’est le match de leur vie mais aussi de leur survie dans ce Chan qu’ils ont juré de remporter pour leur public.
Il est peut-être temps d’éviter le statu quo et viser plus haut que pendant les précédentes éditions. En 2011 au Soudan, les Lions A’ avaient battu d’entrée la RD Congo (2-0), pour terminer premier de son groupe avant de s’incliner en quarts de finale. En 2016 au Rwanda, le Cameroun s’était une nouvelle fois imposé 3-1 en phase de groupes face aux Léopards, une édition cependant remportée par les Congolais sous les ordres de Florent Ibenge indétrônable au poste de sélectionneur puisque quatre ans plus tard, il tient toujours le gouvernail. Le Cameroun pourra-t-il bloquer la voie au double vainqueur du Chan ? La RD Congo va disputer les quarts de finale du Chan pour la 4e fois (2011, 2014, 2016 et cette année – qualifiée directement pour les demi-finales lors de son succès final en 2009), c’est plus que tout autre pays dans la compétition. La clé de ce duel de fauves réside inéluctablement dans les schémas de jeu que vont imposer les deux sélectionneurs déterminés à quitter la pelouse du stade de Japoma avec une victoire.
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Pression naturelle
Pour Martin Ndtoungou Mpile, l’heure n’est plus aux cogitations. Il faut absolument gagner pour se redonner confiance et se rapprocher du sacre. « À ce niveau de compétition, on ne réfléchit pas beaucoup. On se dit que c’est un quart de finale, c’est un seul match, il faut donc gagner. En face il y a la Rdc que nous avons eu à rencontrer plusieurs fois. Nous avons des informations sur cette équipe. A 24h du match, on est prêt à rentrer dans l’arène et à remporter cette rencontre. Au fur et à mesure qu’on a joué, on a apporté des réajustements dans l’effectif. Généralement un ou deux, maximum trois. L’équipe est stable mais par rapport aux matches qui se suivent on essaie de réajuster quand on estime que tel élément n’a pas donné entièrement satisfaction », a-t-il confié ce jour en conférence de presse à Douala. Interrogé au sujet de l’engouement populaire autour de ce match, le sélectionneur des A’ pense que c’est une preuve de ce que le public supporte son équipe. « Mais de notre côté, il y a une pression naturelle au niveau de l’entraîneur, au niveau des joueurs. Généralement cette pression baisse dès le coup d’envoi. La pression se gère au fur et à mesure que les minutes s’égrènent », relativise-t-il.
Se donner du bonheur et jouer pour le public
Florent Ibenge, lui, estime qu’il ne prend pas le football en termes de revanche. D’ailleurs qu’il dit être content de retrouver Ntoungou Mpile demain. « On était dans le même hôtel au Rwanda. On a perdu face au Cameroun en 2016, maintenant on est en 2021. Ça reste du football ! Pendant 90 minutes, vous faites tout le nécessaire pour gagner. Avant et après, il n’y a pas de souci. Il y a un nouveau match avec de nouveaux effectifs ; la seule chose qui ne change pas ce sont les 2 entraîneurs. Après, c’est de faire le meilleur résultat possible », explique le technicien Congolais qui confie être plus requinqué par la présence du public. « On a été privé depuis longtemps, maintenant il y aura du monde au stade. Je l’ai toujours dit, il vaut mieux jouer avec beaucoup de monde même si le public est hostile. On fait un petit peu ce métier pour ça. Demain ça va être une très belle chose pour nous parce que ça fait longtemps qu’on a été privé de ça. Et puis, c’est l’occasion pour nous d’être à la hauteur de tout ce monde qui va venir nous voir, 27 millions de Camerounais et 80 millions de Congolais à qui on a envie de faire plaisir, de donner du bonheur à nous d’abord, à nos familles, puis au public ». Les coaches ont parlé. Japoma, à vous l’antenne !
Daniel NDING