Le Directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité révèle dans une correspondance adressée à Eneo que les relèves estimatives des factures remontent à plus d’un an.
«Les relèves estimatives ne sont pas autorisées par les lois camerounaises, pourtant elles ont été appliquées par Eneo. Elles sont donc nulles et de nul effet. C’est pour cette raison que pour sanctionner Eneo, le gouvernement camerounais a demandé d’annuler toutes les factures adressées aux consommateurs et de leur reverser 50% de la dernière facture reçue en termes de dédommagement, et de retourner dans les ménages faire une relève, puis payer la totalité du montant de la nouvelle facture qui correspond à la relève exacte». Le Président du Réseau National des Consommateurs du Cameroun (RNC), Francis Hervé Saba Eyalla faisait cette précision dans une récente interview accordée à Lavoixdukoat. Interview dans laquelle il revenait sur les relèves estimatives qu’Eneo reconnaît avoir initié depuis janvier 2020. Si l’entreprise de fourniture de l’énergie électrique au Cameroun avait promis au ministre de l’Eau et de l’Energie le 20 juillet 2020 de rectifier le tir, l’Arsel s’interroge sur les activités d’Eneo.
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Le Dg de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité, Arsel, Jean Pascal Nkou, a adressé une correspondance le 3 août 2020 au Dg d’Eneo Eric Mansuy, avec pour objet : «Etat des factures estimées et de la mise en œuvre des recommandations». Jean Pascal Nkou demande au destinataire de «bien vouloir porter à ma connaissance, le pourcentage mensuel des factures d’électricité estimées adressées à vos usagers durant la période de janvier 2018 à Juillet 2020.» Francis Hervé Saba Eyalla confirme d’ailleurs que «Eneo estime les factures depuis 2018 et non pas depuis janvier 2019 comme Eneo semblait nous le faire croire. C’était une surprise pour nous également. C’est la raison pour laquelle le Dg de l’Arsel exige les états.» Nos tentatives de joindre l’entreprise pour une meilleure compréhension de la situation sont restées sans réponse.
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20% d’amendes
S’agissant de la campagne de lutte contre la fraude entreprise par Eneo, Jean Pascal Nkou demande en outre à Eric Mansuy de «bien vouloir me faire savoir le niveau de mise en œuvre des recommandations issues de la séance de travail tenue le 15 avril 2020 en visioconférence». Parmi ces recommandations, se souvient Francis Hervé Saba Eyalla, l’Arsel exigeait d’Eneo de «se mettre dans une posture moins draconienne, c’est-à-dire qu’en ce qui concerne les fraudes par exemple, quand Eneo constate une fraude chez un abonné, qu’il n’aille pas tout de suite couper la ligne ou frapper une amende des 20% comme le dit Eneo. Le Dg veut savoir sur quelle base juridique Eneo inflige ces 20% aux consommateurs. Etant une entreprise parapublique, toutes les actions que prend Eneo doivent être basées sur des textes juridiques. Le dg demande à Eneo de corriger les factures estimées sur la base d’une nouvelle relève, de manière à ce que le consommateur ne paie que la juste consommation, en lieu et place du dédommagement tel que le prévoie le règlement. Qui dit qu’on devrait dédommager le consommateur de 50% sur l’erreur de la facture, et de 100% sur la nouvelle facture. Les deux recommandations majeures que le Dg a porté à l’attention du gouvernement.»
Valgadine TONGA
