Le rappeur américain est accusé d’avoir copié les lignes mélodiques et musicales de Francis Bebey, illustre artiste camerounais.
Encore une histoire de plagiat musical entre le Cameroun et les États-Unis. Cette fois-ci, elle concerne Theophilus London, le rappeur de nationalité américaine et la famille Francis Bebey, l’un des monuments de la musique camerounaise décédé en 2001. La famille, à travers ses ayant-droits, accuse l’artiste américain d’avoir plagié une œuvre de leur père en occurrence le titre « Lily» issu de l’album «Si les gaulois avaient su…».
Il est reproché au rappeur de Brooklin, un des quartiers de New-York, d’avoir reproduit les lignes de batterie, de la basse et du piano du titre original sans autorisation et de les avoir fait passer pour siennes dans son troisième album intitulé Bebey. L’artiste a été d’une ingéniosité sans pareille dans son opération de tricherie. Il a noyé ces éléments dans un calypso qui rappelle ses origines sud-américaines, Trinité-et-Tobago. L’œuvre a reçu pour la circonstance, les félicitations de la presse américaine. Elle est qualifiée comme une des meilleures recherches musicales caribéennes, se référant aux origines du rappeur.
Theophilus London ne s’est pas arrêter là. Dans son même album ‘‘Bebey’’ les titres Marchin et Give You vont bénéficier respectivement des plagiats de «Le grand soleil de Dieu» et de « Immigration Amoureuse» toujours de l’album du regretté Francis Bebey «Si les gaulois avaient su ». Non sans parler du portrait de la jeune dame aux cheveux dorés qui couvraient la pochette de l’album dessiné par l’illustratrice, graphiste et maquettiste Isabelle Calin dont s’est servi également le rappeur pour illustrer la sienne.
Une quasi appropriation du travail d’autrui sans un accord signé au préalable avec les ayant-droits qui ont saisi un avocat. «London et ses producteurs n’ont jugé bon de nous contacter que quelques jours avant la sortie de l’album, sans qu’on ait eu le temps de ficeler quelque chose. En plus, ils ont le culot d’utiliser le nom Bebey et d’en faire une marque. C’est assez grossier…», s’est confié Patrick Bebey à notre confrère Bonas Fotio.
Joint au téléphone par La Voix du Koat, Patrick Bebey qui avait pris part à l’enregistrement de l’album querellé en 1986 comme bassiste et pianiste n’a pas voulu se prononcer d’avantage. «Mon avocat me prie de ne pas commenter l’affaire pour l’instant ».
Le titre «Bebey» de Theophilus London qui connait un certain succès auprès des mélomanes américains est synchronisé comme bande originale de la série télévisée Ozark, diffusée sur Netflix. Les deux parties procèderont-elles à un arrangement à l’amiable comme cela s’est généralement dans ce genre de cas ou se lanceront-elles dans une longue péripétie judiciaire ?
Affaire à suivre…
Félix Épée