Au cours de son Assemblée générale du jeudi 05 mars à Douala, le Syndicat des prestataires des télécoms du Cameroun ( Septcam ) a décrié le fonctionnement arbitraire qui favorise la faillite des Pme locales opérant dans leur secteur.
Si ce n’est un réquisitoire, ça a l’air tout comme. L’Assemblée générale du Syndicat des prestataires des télécoms du Cameroun (Septcam) qui s’est tenue le jeudi 05 mars 2020 à Douala, a été l’aubaine pour les membres de s’insurger contre le fonctionnement dictatorial dont sont victimes les Pme locales du secteur de la télécommunication. Plusieurs Pme camerounaises opérant dans le secteur de la télécommunication crient à la discrimination dans la passation des marchés au profit des gros opérateurs et multinationales.
Selon Louis Davib Vouffo, président du Septcam, ces entreprises non seulement, raflent les grands marchés, mais aussi en sous-traitance car au lieu de traiter directement avec les entreprises locales, elles imposent encore d’autres entreprises étrangères. Les Pme locales se retrouvent sous le poids de la dette. Beaucoup ne pouvant plus assumer leurs charges sont obligées de fermer les portes. «Certains parmi nous ont vu leurs maisons et biens saisis à cause des dettes», dénonce Louis David Vouffo. C’est pour la protection de ces Pme en voie de disparition que le Septcam a été mis sur pied. «Vous vous imaginez ? Nous-mêmes avec nos télécoms que nous avons mis sur pied, nous n’y gagnons rien. Ce sont les entreprises étrangères qui s’accaparent tout !», s’exclame le président du Septcam.
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L’un des objectifs de ce syndicat est donc de sortir les Pme locales de ce goulot d’étranglement, en interpellant les autorités à prendre les mesures pour une légère décolonisation du secteur. «Nous ne voulons pas chasser les étrangers. Le Cameroun est un pays très accueillant et coopératif. Cependant, il faut que nous ayons notre part», insiste-t-il.
D’après Louis David Vouffo, des demandes d’audiences ont été adressées à plusieurs de ces opérateurs étrangers, question de les inviter à redéfinir les conditions de collaboration, mais hélas aucun retour favorable. Pareilles démarches ont été initiées par Septcam auprès de certains ministères, notamment le Minpostel. Les réponses restent attendues. Entre temps, les Pme camerounaises continuent de tirer le diable par la queue pendant les entreprises étrangères s’engraissent. «Pourquoi avoir donc créé l’Ecole nationales des télécommunications si on ne croit pas en nous?», s’interroge Louis David Vouffo. 574,4 milliards de francs CFA est le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms exerçants sur le territoire camerounais en 2016.
Félix Épée