Le Comité technique transitoire né ce mardi 3 septembre 2019 à l’issue d’une réunion du Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football, devra assurer la gestion de la Ligue de football professionnel du Cameroun jusqu’en 2021.
Armez, feu ! C’est une pluie de rafales que la Fécafoot vient d’envoyer en direction de la Lfpc. Deux semaines après avoir suspendu cette dernière « avec effet immédiat pour violation grave réitéré de ses obligations », l’instance que dirige Seidou Mbombo Njoya lors d’une réunion du Comité exécutif tenu en cette matinée, a finalement décidé de la mise sur pied d’un Comité technique transitoire (Ctt). C’est en tout cas, l’une des grandes articulations qui consacre définitivement la mise sur la touche du bureau que les présidents de club de Ligue 1 et Ligue 2 avait réélu il y a trois ans. Et pour conduire les destinées de cet organe transitoire, qui mieux qu’Aboubakar Alim Konaté dont le nom est cité dans les tuyaux depuis quelques mois ? L’homme hérite en quelque sorte du trône de Semengue nommé en guise de lot de consolation et contre son gré, président d’honneur de la Fécafoot avec un traitement salarial, apprend-on, de 5 millions Fcfa.
Crise de confiance profonde
Le Ctt est chargé de « gérer les affaires courantes et de restructurer le football professionnel », tel que indiqué dans un volumineux communiqué rendu public à l’issue de la réunion. « Nous en sommes arrivés là, explique le patron de la Fécafoot, pour sauver notre football professionnel d’un déclin perceptible par les contreperformances de nos clubs en compétitions internationales. En effet, une intervention de la Fécafoot était devenue inéluctable au regard des dysfonctionnements et tensions en cours au sein de la Lfpc ». Les raisons de ce missile envoyé droit au cœur de la Lfpc sont contenues dans ledit communiqué dont Lavoixdukoat a obtenu copie.
Le Comité exécutif cite pêle-mêle, une crise de confiance profonde entre la Lfpc et la majorité des clubs professionnels à laquelle vient se greffer « le non-respect récurrent des dispositions statutaires de la Ligue liées au mauvais fonctionnement des organes à l’instar de la non tenue des Assemblées générales, de même que l’inexistence des règles de procédures budgétaires et financières ; l’inexistence d’un organigramme et d’un plan cohérent de gestion des ressources humaines favorisant des pratiques peu orthodoxes ; la remise en cause répétée de la tutelle de la Fédération et de ses prérogatives ; l’opacité dans la gestion des subventions allouées par l’Etat et la Fécafoot marquée par l’inexistence des comptes d’emploi, l’incapacité à générer des ressources propres »
La Fécafoot doit 470 millions Fcfa à la Lfpc
Quelques heures après ce hold-up, « l’homme du 6 avril 1982 » a réuni la presse à Yaoundé pour rétablir son honneur sali, sa dignité ainsi que celle de l’institution dont il a la charge depuis 2011. Si pour le Comité exécutif, c’est un nouveau cap qui est donné pour la Lfpc avec la mise sur pied d’un Comité technique transitoire, le désormais ex patron de la Ligue estime qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un coup ficelé par ses bourreaux contre le valeureux soldat qui a marqué une brève présence pendant les travaux de ce fameux Comité exécutif.
En décidant de proclamer les oraisons funèbres de l’organe qui a connu plusieurs balbutiements ces trois dernières années, croit savoir Semengue, c’est véritablement tuer la professionnalisation effective de notre championnat d’élite. « J’ai été élu pour quatre ans à la tête de la Lfpc ; je défendrais mon mandat jusqu’au bout », a lâché l’ancien patron de la défunte Ligue nationale du football (Linafoot). En réponse aux accusations au sujet de la gestion cavalière de subventions allouées à la Lfpc par l’Etat et la Fécafoot, le général d’armée fend en révélations. « La Fécafoot qui m’accuse de mauvais gestionnaire doit plus de 470 millions de Fcfa à la Ligue », argue-t-il. Chaud devant !
Daniel NDING