Suite aux appels à la grève lancés par les enseignants, la peur des représailles a poussé des parents à retenir leurs enfants à domicile. Conséquence, une rentrée scolaire en demi-teinte.

Ce lundi 9 janvier 2017 était jour de rentrée scolaire comptant pour le deuxième trimestre. Au Cameroun, on a assisté à une rentrée à deux vitesses. Si dans les huit autres régions, les salles de classe ont reçu les élèves du secondaire, c’était tout le contraire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Pour cause, la grève des enseignants anglophones de ces deux zones.
Il y a des établissements qui sont restés fermés. D’autres étaient ouverts avec l’administration et certains enseignants en poste. Manquaient à l’appel, les élèves. Ce sont certains parents qui ont choisi prendre le chemin de l’école pour se rassurer de l’effectivité des cours avant d’envoyer leurs enfants. «Nous avons peur des représailles parce qu’on a lu dans les réseaux sociaux une grève générale. On a peur pour nos enfants», déclare un parent. «Les enseignants, les avocats, les chauffeurs de taxi, les commerçants…doivent rester chez eux et garder à l’esprit que notre grève est toujours maintenue» indiquait le Cameroon anglophone civil society consortium, Cacsc, dans sa correspondance datée du 4 janvier 2017. Correspondance dans laquelle le Cacsc appelle à une «grève générale le 9 janvier 2017». La note martelait qu’il n’y aura «pas de marche, pas de démonstration publique, pas de confrontation avec la police». Ça été le cas ce lundi. Les commerces aussi ont été paralysés.
Les enseignants de la zone anglophone protestent notamment contre le déploiement des enseignants francophones dans les écoles anglophones. Ils exigent aussi la libération de tous les manifestants interpellés lors des émeutes du 9 décembre 2016 à Bamenda et 15 décembre 2016 à Kumba. Sur les 54 personnes interpellées, 13 avaient été remises en liberté. Quel climat prévaudra demain dans ces régions ? Bien malin pourra le dire.
Daniel NDING