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Grogne : Les retraités de l’Université de Douala en grève

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Ils ont investi l’entrée principale de cette institution universitaire ce mardi 13 décembre 2016 pour réclamer le paiement de leurs pensions retraites.

Grogne : Les retraités de l’Université de Douala en grève
Les retraités de l’Université de Douala en colère.

Mme Ndjadja née Wangang a servi pendant 33 ans à l’Université de Douala. Chaque fin du mois, une coupe était faite sur son salaire au titre de l’allocation retraite. Quand elle est appelée à la retraite le 30 janvier 2014, elle n’imagine pas le calvaire qui l’attend. «Je n’ai jamais reçu un franc cfa de ma pension retraite. Je souffre. Certains de mes enfants ne fréquentent plus parce que je n’arrive plus à joindre les deux bouts. Quand ils vont devenir des voleurs, ils seront arrêtés et envoyés en prison», dénonce-t-elle. C’est pour rentrer en possession de ce qu’elle a cotisé des années durant que la fonctionnaire en retraite a rejoint le mouvement des retraités de l’Université de Douala.

Ils ont investi l’entrée principale de l’Université de Douala ce mardi 13 décembre 2016 aux environs de 8h pour dire leur mal-être, cette fois urbi et orbi. «On est venu ici à maintes reprises voir le recteur. Nous avons toujours été tournés en ridicule par les recteurs. L’actuel recteur nous a fait savoir un jour qu’il avait envoyé quelques millions à la Cnps (Caisse nationale de prévoyance sociale, Ndlr) pour qu’on nous paie. J’avais failli opérer des prêts pour envoyer les enfants à l’école, pourtant c’était faux. C’est criminel ce qu’ils nous font. Ils sont en train de nous tuer à petit feu alors que ce que nous réclamons nous revient de droit. Nous ne sommes pas en train de mendier.» Sa collègue –qui a préféré garder l’anonymat de peur de représailles- affirme s’être muée en mendiante. «J’ai exercé pendant 35 ans à l’Université de Douala, raconte l’interlocutrice. J’ai été médaillée d’argent, de vermeil et d’or pour bon travail. Voilà ma récompense aujourd’hui. Je demande l’argent à tout le monde. Depuis  2014 que je suis à la retraite, je n’ai jamais perçu mes frais de retraite, même pas un franc symbolique. Je n’arrive même pas à me soigner. Pour payer la scolarité des enfants, c’est la croix et la bannière. Nous n’avons même pas d’allocation familiale. J’ai une jambe à moitié paralysée mais je n’ai aucun moyen de me soigner.  Nous venons revendiquer nos droits et on nous crie dessus

500 millions Fcfa

Veuve Ndongo, comme l’appellent ses amis a consacré 32 ans de sa vie au service de l’Université de Douala. Elle a également reçu les trois médailles durant sa carrière. Elle marche d’ailleurs avec, comme une preuve de ses loyaux services. «J’ai 6 enfants, 15 petits-fils et 2 arrières petits-fils. Etant veuve, je suis le père et la mère de la famille. Je suis à bout. Je meurs. Au secours !»  Adossée sur la barrière, Thérèse traîne derrière elle 30 ans de service dans l’institution universitaire. «Nous avons un collègue qui est décédé faute de liquidités pour suivre les soins. Il faut préciser que nous n’avons pas un problème avec la Cnps. C’est l’université qui ne reverse pas nos retenues de salaire à la Cnps pour que nous soyons payés.» Des propos que confirment le porte-parole des retraités, Bernard Houka. «L’université retenait nos cotisations chaque mois mais ne les reversait pas à la Cnps. Elle a une dette de 500 millions Fcfa à la Cnps qui doit être soldée pour que nous soyons payés. Nous sommes 25 retraités à vivre ce calvaire. Les plus fragiles n’ont pas pu arriver ici», explique le fonctionnaire retraité (35 ans de carrière).

Pour calmer le mouvement, le sous-préfet de l’arrondissement de Douala V, Jean Marie Tchakui est arrivé sur les lieux. En l’absence du recteur, il a tenu un conciliabule avec autour de la table le porte-parole des retraités, certains grévistes, les responsables de l’institution. «Tout ira bien. Nous avons discuté et bientôt les choses vont rentrer dans l’ordre», nous a rassuré l’autorité administrative. Ce à quoi les grévistes ne croient pas du tout. «Il y a trois mois, on se réunissait avec le sous-préfet et il nous avait tenu le même discours. Rien n’a changé jusqu’à ce jour», se désole Bernard Houka. Quand nous quittions les lieux, les retraités étaient restés camper sur leur grève.

Valgadine TONGA

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