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AccueilA La UneMa biennale à moi : une chronique consacrée à Dak’art 2022 

Ma biennale à moi : une chronique consacrée à Dak’art 2022 

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Ce que les rencontres professionnelles et l’exposition « art et justice » m’ont appris.

Sur le Continent africain, il est très difficile d’affirmer l’existence d’un marché de l’art sur les scènes nationales en raison du manque de structuration du marché et du manque de dynamisme de la demande en art exprimé. Le Nigéria, l’Afrique du Sud et dans une certaine mesure, le Maroc font exception en la matière. Le leadership de l’Afrique du Sud sur le marché de l’art en Afrique ainsi que l’esprit entrepreneurial qui prévaut au sein du secteur privé au Nigéria que traduirait le nombre dit « important » de galeries enregistré à Lagos, donne à réfléchir.

À l’aune des données communiquées par le rapport Artprice 2021, le paradoxe de cette situation saute davantage à l’œil. En effet, le marché de l’art est une manne financière dont un Continent comme l’Afrique ne saurait se passer. La recette de 8 milliards Fcfa enregistrée par le Sénégal en 2016 dans le cadre de la 13ème de Dak’art renforce davantage cette idée. Comment réaliser le plein potentiel du secteur artistique et le traduire en opportunité économique ? C’est une question à laquelle le continent, pris dans ses individualités et collectivement tarde à répondre.

Cadre juridique

La structuration de ce marché est l’un des défis à relever pour en réaliser le plein potentiel. Une telle ambition pour être pérenne devra répondre aux spécificités africaines pour éviter des contre-performances. Aussi, la proposition (ou l’alerte) de Ciré SY en faveur d’une structuration d’un marché de l’art à trois niveaux au Sénégal qui reposerait davantage sur un marché intermédiaire porté par l’économie locale sans toutefois empêcher des ventes à l’international résonne-elle de manière particulière. Les règles du jeu au sein de ce marché national de l’art devront être clairement définies par le régulateur qui n’est autre que l’Etat. Un cadre juridique pertinent et son effectivité sont une part importante du dispositif.

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Le marché dit « secondaire » (marché international) fait de la compétitivité, une exigence (cf. graphique). Dès lors, «l’enrichissement du vocabulaire artistique» pour reprendre l’expression utilisée par le Commissaire Idrissa Diallo par le biais d’une formation de qualité des artistes et des acteurs du secteur (en l’occurrence les managers d’artistes, les galéristes, les critiques d’art et les médias spécialisés) ainsi qu’un dialogue étroit entre la recherche scientifique et la recherche artistique sont aussi des chantiers importants à creuser.

Enjeu économique

Un autre pan de la compétitive c’est le dynamisme de la demande locale en art. De ce point de vue, la consommation locale au sein des marchés nationaux de l’art gagnerait à être davantage courtisée et boostée notamment par l’adoption et la mise en œuvre des mesures incitatives appropriées. Tel que mentionné par Koyo Kouoh dans le cadre des échanges communément appelés « absorption » initiés par The Forest Creative Loft à Douala, il faut sortir de la vision communale de l’art [et embrasser cette opportunité économique qu’est le marché de l’art de nos jours]. Tel que rappelé par Aziz Dieng sur ITV, il n’avait pas été anticipé au sortir des indépendances, l’enjeu économique du marché de l’art dans son ensemble.

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La visibilité accrue du Continent africain et de sa diaspora à laquelle on assiste ces 10 dernières années sur le marché international de l’art, introduit une nouvelle variable à savoir l’internet. Pierre Taugourdeau souligne à juste titre les opportunités offertes par le numérique à tout artiste et observe que le numérique tend à rétablir une certaine égalité au sein du marché de l’art. Une telle réalité fait ipso facto de la fibre optique, de l’accès à l’internet à moindre coût, des NFTs et du bitcoin des enjeux plus larges à prendre en compte dans l’appréhension des problématiques liées au marché de l’art.

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Si les initiatives diverses des Etats à l’instar du mécénat d’Etat, les actions en faveur de la conservation du patrimoine (ancien et contemporain), des aménagements enregistrés au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur, la multiplication d’infrastructures muséales sont louables, elles ne répondent pas entièrement au problème de fond que pose le marché de l’art dans ces environnements. En effet, il est difficile de penser des actions efficaces en faveur des arts et de la culture sans une politique culturelle adaptée au milieu, cohérente et assumée. D’aucuns y ajouteraient la nécessité d’un agenda transformatif ou d’une feuille de route s’étalant au minimum sur les 20 prochaines années vu le timing actuel qui semble faire du millénaire, l’âge d’or du marché de l’art et de l’art contemporain majoritairement.

Raïssa NJOYA

Ceci est un article de notre partenaire média Créations Contemporaines

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